Tindouf: vives protestations sur fond d’atteinte à la vie privée de l’épouse d’un détenu politique

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Une quinzaine de personnes, issues de Rguibat Souaâd, ont observé, lundi 4 novembre, plusieurs sit-in à Rabouni, pour protester contre le piratage et la publication par le polisario, sur son site Internet, de photos intimes de l’épouse de l'opposant, Fadel Breïka, incarcéré depuis juin dernier.

Le 06/11/2019 à 10h19

L’atteinte à la vie privée de l’un des opposants à la direction du polisario, Fadel Breika, incarcéré depuis juin dernier à la prison «Dhaibia» (à 15 km de Rabouni), continue de secouer le landernau tribal à Tindouf. Parallèlement à la vague d’indignation sur les réseaux sociaux, la tribu Rguibat Souaâd, dont est issue l’épouse du détenu politique, Olaya Saâdi, ont observé plusieurs sit-in devant les représentations du polisario, en protestation contre le piratage et la publication par ce dernier, sur sont site Internet «sawtaalwatan.net», de photos intimes de l’épouse de l'opposant.

Selon nos sources, pas moins de quinze personnes, dont des femmes, originaires de la tribu Rguibat Souaad, se sont rassemblées, lundi 4 novembre, de 10h à 11H30, devant le siège du «secrétariat général» du polisario à Rabouni, pour exprimer leur colère contre le non respect de la vie privée des détenus d’opinion.

Lors de cette manifestation, rapportent nos sources, les manifestants ont hissé des pancartes dénigrant cet acte touchant la dignité et l’intimité d’une femme sahraouie (Olaya Saâdi), tout en exprimant leur solidarité avec son époux Fadel Breïka.

"Le même jour, vers 15h30, près de 40 jeunes de la même tribu Rguibat Souaâd se sont dirigés, à bord d’une dizaine de véhicules tout terrain, vers la prison «Dhaïbia», où est incarcéré Fadel Breïka, pour protester contre l’atteinte à la dignité de ce dernier et de son épouse", relatent encore nos sources.

Seulement voilà, les jeunes protestataires ont été empêchés, par des éléments armés de «la police» et de «la gendarmerie» du polisario de s’approcher de ce pénitencier, en tirant des coups de sommation, suite à quoi les protestataires se sont introduits, une demi-heure plus tard, à l’intérieur du siège du «Conseil national sahraoui» («parlement»), avant d’être évacués, vers 17 heures, par des éléments des «services de sécurité», laissant entendre qu’ils comptaient passer la nuit à proximité de la prison «Dhaibia».

Lors de ces manifestations de colère, ajoutent nos sources, les éléments des «services de sécurité» du polisario ont interpellé le frère de Fadel Breïka, en l’occurrence le nommé Nafaï (né en 1984, salarié à Valence, en Espagne), ainsi que deux autres protestataires.

Par ailleurs, les milieux séparatistes font circuler un communiqué sur WhatsApp, attribué à l’entité du polisario dite «secrétariat de l’organisation politique», dénonçant la mise en ligne de ces photos, en qualifiant cet acte de «comportement indigne et de crime nécessitant des sanctions», tout en niant tout lien avec ce genre d’"attitude incompatible avec les valeurs du peuple sahraoui», avant d’exhorter les sahraouis à «faire preuve de retenue et de patience dans cette conjoncture sensible, coïncidant avec les préparatifs du prochain congrès». 

Par Ziad Alami
Le 06/11/2019 à 10h19