La polémique a fait rage dans les milieux associatifs amazighs. En cause, le projet de loi portant sur l’adoption par le Maroc d’une nouvelle génération de cartes nationales d’identité électroniques. Dans le texte, il est spécifié que les caractères latins et arabes sont (toujours) les seuls en vigueur pour renseigner le nom, prénom et autres informations concernant le porteur. Il n’en a pas fallu plus pour que le mouvement amazigh exprime son mécontentement.
La DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) a réagi en expliquant que l’adoption de ces deux caractères à titre exclusif répond à des considérations purement techniques, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du mercredi 17 juin. En effet, précise la DGSN, on ne peut actuellement émettre de cartes d’identité en tifinagh pour la simple raison que les documents nécessaires à leur production ne sont pas émis dans ce caractère. Il s’agit notamment des actes de naissance et des livrets d’état civil.
Alors que le mouvement amazigh proteste en invoquant une démarche anticonstitutionnelle, la langue amazighe étant selon la loi suprême une langue officielle, une source sécuritaire explique que le seul critère ayant conduit à l’adoption des caractères arabes et latins relève des documents de référence que le futur porteur de la carte d’identité revisitée doit présenter aux autorités. Ceux-ci sont, pour l’heure, produits uniquement en arabe et en français.
La nécessité de cette nouvelle génération de CNIE, qui sera en principe lancée cette année, s'est imposée avec l'évolution rapide des technologies et la démocratisation de leur utilisation. Par ailleurs, avec l'évolution des techniques de fraude et d'usurpation d'identité, les risques se multiplient. Cette nouvelle génération de carte nationale d'identité électronique offre une sécurité renforcée grâce à ses caractéristiques physiques et numériques, qui la rendent plus sûre et fiable. Elle permet de sécuriser et de faciliter l'accès des citoyens aux services numériques.
En effet, la CNIE, document officiel émis par la DGSN, constitue une passerelle rapide et sûre vers les services en ligne dans un monde de plus en plus connecté, où le défi principal demeure la sécurité des transactions et la protection des données personnelles. La CNIE garantit ainsi aux citoyens marocains un accès sécurisé aux services numériques des établissements publics et privés, tout en protégeant leurs données personnelles.
La nouvelle CNIE, qui sera fabriquée en polycarbonate, matériau solide connu pour sa durabilité, offre des nouveautés dont la lecture électronique, par le biais d'un simple lecteur standard, un scanner ou les téléphones mobiles supportant la technologie NFC, afin de fluidifier les services et protéger les citoyens des lourds désagréments pouvant être causés par les erreurs de saisie.
A noter que les citoyens marocains ne seront pas tenus de changer leur carte d'identité électronique, qui demeurera valable malgré le lancement de la nouvelle génération de CNIE, à moins qu'ils ne préfèrent bénéficier des avantages de la nouvelle carte.
Les frais de timbres de cette nouvelle carte seront alignés, sinon inférieurs, à ceux de la carte d'identité actuelle, et ce grâce aux efforts consentis par la DGSN pour améliorer ses services.