Combattre le terrorisme, c’est aussi lutter contre ses sources de financement. Les services de sécurité en sont conscients et déploient de grands efforts pour tracer les circuits électroniques empruntés par les organisations terroristes pour faire parvenir de l’argent à leurs membres, au Maroc. C’est ce que rapporte Assabah dans son édition de ce 3 décembre.
Les services de lutte contre la cybercriminalité relevant de la DGSN ont ainsi découvert, au cours de leurs investigations, que l’«Etat islamique» avait opéré un changement dans la stratégie de financement de ses fidèles. Ainsi, des virements électroniques sur des comptes courants ont été effectués au profit des membres de cellules terroristes, et ce afin de les doter des moyens nécessaires pour financer leurs opérations.Lors du démantèlement de réseaux terroristes, les services de sécurité ont de même découvert des applications destinées à cacher l’identité de l’émetteur pour permettre une circulation de l’argent sans attirer l’attention.
La découverte de ces instruments sophistiqués confirme, selon le journal, la nécessité de renforcer l’arsenal juridique et institutionnel pour lutter contre le financement du terrorisme. Le cadre législatif actuel, en l’occurrence la loi contre le blanchiment d’argent, semble être dépassé, et l’Instance centrale chargée de la coordination avec les banques pour traquer les mouvements suspects de transfert d’argent «ne fait pas l’affaire», selon Assabah. Et d’ajouter que le plus inquiétant est que les opérations de virements électroniques ont littéralement explosé ces derniers temps. Sans doute, explique le journal, en raison de la montée en flèche du nombre de Marocains affiliés à l’organisation terroriste Daech.
Pour faire face à ces mouvements qui mettent en danger le pays, les services de sécurité ont pris une batterie de mesures. Ainsi, une unité de renseignement financier chargée de traquer les transferts suspects, en particulier ceux relatifs au blanchiment d’argent, vient de voir le jour. Le code de la procédure pénale devrait aussi connaître un toilettage pour être remis au goût du jour. A cela s’ajoute le projet de loi 145.12, actuellement en discussion à la deuxième Chambre, qui modifie plusieurs aspects du code pénal.