La grogne au sein de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) continue d’enfler, après que le gouvernement a décidé de créer de nouvelles sociétés régionales multiservices. Opposés à ce changement, les salariés de l’office tentent par tous les moyens de faire entendre leurs voix.
Dans son édition du vendredi 21 avril, Al Akhbar annonce que des dizaines d’employés de l’ONEE, affiliés notamment à la Fédération nationale de l’eau potable et à la Confédération générale du travail, viennent d’organiser un sit-in devant le Parlement, demandant le retrait de la loi 83-21 relative à la création de sociétés régionales multiservices en charge de la distribution de l’eau et de l’électricité. Les employés réclament que le texte en question fasse d’abord l’objet d’une concertation nationale, avant son éventuelle introduction dans le circuit législatif.
Comme le rapporte le journal, les employés de l’ONEE considèrent que la nouvelle loi aura pour conséquence une «marchandisation» de l’eau et constitue une forme de privatisation des secteurs de l’eau et l’électricité.
Pour rappel, le texte aujourd’hui dénoncé a déjà subi un passage par la chambre des Conseillers où il a été adopté en début de semaine par 38 voix contre 5. C’est d’ailleurs en parallèle à la tenue de la séance de vote sur ce projet de loi que le sit-in a été organisé. C’est ce qu’explique le premier vice-secrétaire général de la Fédération nationale de l’eau potable dans les colonnes d’Al Akhbar, ajoutant que ces protestations sont contre la privatisation de l’ONEE et la «marchandisation» de l’eau qui auront sans nul doute pour conséquence d’alourdir les dépenses des ménages.
Dans le même sens, le représentant syndical affirme que les employés craignent pour leur avenir si la nouvelle loi entre en vigueur, surtout s’ils sont appelés à être transférés vers les nouvelles sociétés régionales. La même source précise que les actions menées jusque-là font partie d’un programme de protestation plus large qui s’est déjà traduit par l’organisation d’un débrayage de trois jours. De nouvelles grèves sont également annoncées les 12 et 26 mai prochains, qui s’accompagneront d’actions revendicatives à Oujda et Agadir.
Notons que parmi les représentations syndicales qui s’opposent au nouveau texte figure aussi l’Union marocaine du travail (UMT) qui, dans un communiqué publié récemment, avait déjà considéré ce texte comme une atteinte aux acquis des employés de l’ONEE, ainsi qu’une menace pour le secteur de l’eau et de l’électricité qui risque de perdre son caractère «public». L’UMT avait également dénoncé la façon dont les conseillers ont voté, à l’exclusion des partenaires sociaux du secteur.