Santé: El Ouardi s'accroche à sa réforme

DR

Revue de presseKiosque360. Le ministre de la Santé vient de présenter son projet de réforme. Les grandes lignes.

Le 02/01/2014 à 22h40

"Trois semaines après avoir remporté la bataille de la baisse des prix des médicaments, El Ouardi se lance dans un nouveau bras de fer avec les médecins", estime Akhbar Al Yaoum dans son édition du vendredi 3 janvier. Le ministre de la Santé, indique le quotidien, vient de présenter son projet de loi, -premier du genre- qui "permet à deux médecins, ou plus, de partager le même cabinet et offre la possibilité à des investisseurs privés d'investir dans des cliniques privées". Ce projet de loi, ajoute le journal, "exige que tout établissement de santé doit désigner un conseil médical composé de médecins pratiquant au sein de l'établissement, élus par leurs paires".

Les craintes des médecins

Seulement voilà, pour le Syndicat national des médecins du secteur privé, "ce texte comporte des dangers qui ne concernent pas uniquement les professionnels du secteur". Interpellé par le quotidien, Mohamed Bennani Naciri, président du syndicat, estime qu'un tel projet "représente un danger pour la société et les citoyens". Ce docteur met en avant une étude qui établit un comparatif entre le modèle de gestion libanais -qui a ouvert le secteur de la santé aux investisseurs privés- et le Sri Lanka qui continue de faire appel aux fonds publics. Selon Bennani Naciri, l'indice de la santé au Sri Lanka est nettement meilleur (taux de mortalité en baisse, hausse des naissances, longévité...) qu'au Liban où les dépenses consacrées au secteur représentent d'ailleurs le double de celles estimées en Asie.

A en croire Annass, le texte présenté par El Ouardi vise surtout à "mettre fin à l'anarchie qui règne dans le secteur de la santé". Et de souligner par exemple que "les médecins n'auront plus le droit d'exercer deux spécialités ou tout autre profession libérale". Ce nouveau code interdit à tout pratiquant n'ayant pas été reconnu comme spécialiste le titre de "médecin spécialiste". Les "usurpateurs" risquent de lourdes sanctions qui peuvent atteindre 1 million de DH, comme le précise Al Massae à sa Une. Quant aux faux médecins, ils risquent entre trois mois et cinq ans de prison ferme et une amende de 5.000 à 50.000 DH.

Après la bataille de la baisse des prix des médicaments, El Ouardi est déterminé à aller jusqu'au bout en matière de réforme du secteur de la santé. Donner la possibilité aux opérateurs privés d'investir le secteur est l'une des mesures qui suscite le plus de critiques de la part des professionnels. Au fond, il s'agit d'une disposition visant à améliorer les prestations médicales. Cette mesure doit être accompagnée d'une réglementation adéquate, car il ne s'agit pas de faire valoir les intérêts financiers au détrimant de la qualité des services de santé.

Par Sophia Akhmisse
Le 02/01/2014 à 22h40