Le Polisario ne se relèvera plus du knock-out que viennent de lui asséner les Forces armées royales à El Guerguerat, zone qui porte désormais le tampon de la sécurisation définitive. Et ce n’est pas la dernière bougeotte, à peine perceptible, du Polisario à Nouakchott, qui prouvera le contraire. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum du mercredi 25 novembre, n'eût été la courtoisie protocolaire des autorités mauritaniennes, suite à des demandes insistantes de l’Algérie, le prétendu ministre des Affaires étrangères du Polisario, Mohamed Salem ould Salek, serait réparti vers Tindouf, d’où il est venu vendredi dernier à Nouakchott, sans que personne ne lui prête la moindre attention. D’ailleurs, c’est ce qui lui est arrivé, puisqu’en le recevant brièvement lundi dernier, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a clairement affiché son total désintérêt pour cette visite. Idem pour le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui n’était pas présent à l’audience présidentielle, comme le veut la coutume diplomatique, aux côtés de son faux «homologue» de Rabouni.
A part les déclarations faites par l’émissaire du Polisario à l’antenne permanente de l’Agence mauritanienne d’information (AMI) à la présidence, aucune déclaration officielle des autorités mauritaniennes quant à cette visite n’a été déclinée. Rien à voir, rappelle Akhbar Al Yaoum, avec le grand écho qu’a eu la communication téléphonique de vendredi dernier entre le roi Mohammed VI et le président mauritanien, Ould Cheikh El Ghazouani, qui a fait l’objet d’un communiqué officiel de la présidence mauritanienne.
Le quotidien casablancais rappelle également que le chef de la diplomatie mauritanienne a été, paradoxalement, le dernier officiel à accueillir la délégation séparatiste. Il n’a même pas hésité à établir sciemment un ordre protocolaire en vue de recevoir d’abord les ambassadeurs américain et britannique accrédités à Nouakchott, avant de terminer avec les «indésirables» du Polisario. D’ailleurs, avec les diplomates occidentaux, il a abordé les derniers développements à la frontière maroco-mauritanienne, alors qu’avec les émissaires de Brahim Ghali, ce fut "une photo et puis s’en va".
En tout cas, avant de revenir à Tindouf, Ould Salek a eu tout le temps de mesurer combien l’obstruction du passage d’El Guerguerat par les baltajias du Polisario, du 21 octobre au 13 novembre 2020, avait laissé de séquelles que les Mauritaniens ne sont pas près d’oublier.