L'agence de presse algérienne nous apprend qu'une première "rencontre officielle" a eu lieu hier jeudi 14 septembre à New York, entre le nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, l'ancien président allemand Horst Köhler, et une délégation séparatiste conduite par le coordinateur du Polisario auprès de la Minurso, le dénommé M'Hammed Khaddad. Une rencontre qui relève plutôt de l'effet d'annonce que d'autre chose, puisque ladite rencontre n'a nullement été annoncée sur le site officiel de l'ONU, à plus forte raison sa teneur.
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Le schéma, on ne le connaît que trop. En effet, la délégation du Polisario a "coincé" le nouvel émissaire du SG de l'ONU dans les travées du siège de l'ONU, côté East River, à Manhattan, qui abrite la 72ème session de l'Asemblée générale des Nations unies, pour lui quémander furtivement "une rencontre" qui sera exploitée par la suite à des fins de propagande. L'APS est passée maître dans le registre de l'amplification de l'accessoire, au détriment de l'essentiel.
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La ficelle est donc trop grosse pour passer inaperçue. Et ce n'est surtout pas cette agence de propagande algérienne qui nous contredira, quand elle affirme, dans sa dépêche pompeuse et creuse, que la délégation du Polisario a été conduite par M'Hammed Khaddad, présumé coordinateur du Polisario auprès de la Minurso, plutôt que par Ahmed Boukhari, supposé être le représentant du Polisario auprès de l'ONU!
La prétendue rencontre devait-elle alors porter sur une question se rapportant à la Minurso? Le cas échéant, le Polisario se serait trompé d'adresse et de personne. C'est plutôt la Représentante spéciale du SG de l'ONU, cheffe de la Minurso, la Canadienne Kim Bolduc, que ladite délégation devait voir.
Dans la dépêche APS, il n'a à aucun moment été question de la Minurso, ni de quoi que ce soit d'ailleurs. A part cette évocation de "la nouvelle dynamique" que le non moins nouvel émissaire onusien voudrait initier pour remettre les parties du conflit autour de la table des négociations.
Mais là non plus, comme le démontre la vieille-nouvelle phraséologie du front séparatiste, rien de nouveau. Le Polisario n'a encore et toujours rien à mettre sur la table, en dehors du disque usé du "référendum d'autodétermination". Une "option" qui plus est enterrée par le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2163, adoptée fin avril, sur la base du premier rapport du tout nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
La seule proposition qui existe sur la table reste l'offre marocaine d'autonomie, qualifiée de "sérieuse" et "crédible" par le Conseil de sécurité et ce, dans toutes les résolutions adoptées depuis le lancement du processus de négociations, en 2007 à Manhasset, en banlieue new-yorkaise.
A défaut de propositions pour faire bouger les lignes d'un conflit inventé par Alger pour des raisons que tout le monde connaît, le Polisario et son sponsor continuent de courir après des mirages... et des effets d'annonce somme toute inutiles.