Hier, jeudi 7 janvier, au deuxième et dernier jour de sa visite en Algérie, le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain en charge des questions du Proche-Orient, David Schenker, a organisé une conférence de presse dans les locaux de l’ambassade de son pays à Alger.
Bien évidemment, les questions des journalistes se sont focalisées sur les derniers développements intervenus au Sahara, désormais reconnu comme partie intégrante du Maroc par l’administration américaine. Croyant que le diplomate américain allait dévier de la position officielle de son pays, ou du moins l’édulcorer à travers un langage diplomatique qui leur aurait donné matière à s’attaquer au Maroc, les journalistes algériens ont été douchés.
Seul le site Algérie Part a osé rapporter tous les propos tenus par David Schenker sur le Sahara. «Les Etats-Unis ont toujours cru et ont continué à croire que seules les négociations politiques sont capables de résoudre les problèmes entre le Maroc et le Polisario et que ces négociations doivent avoir lieu dans le cadre du plan d’autonomie», a affirmé le sous-secrétaire d’Etat adjoint. Ce dernier a ajouté que l’administration américaine «a fait un pas vers une solution plus sérieuse, plus réaliste et plus crédible au conflit au Sahara Occidental», insistant une nouvelle fois sur le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.
Toujours selon Algérie Part, «David Schenker a défendu ardemment la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», car ce conflit, selon lui, «nécessite des approches audacieuses, créatives et peu orthodoxes du problème. C’est ce que l’administration américaine a fait».
Les autres médias algériens présents à cette conférence de presse ont apparemment reçu des consignes ou se sont vu imposer une omerta quant aux propos tenus par l’Américain.
L’agence de presse officielle algérienne, qui annonçait depuis plusieurs jours la visite programmée à Alger d’une délégation américaine de haut niveau, s’est finalement rabattue sur une fake news qu’elle avait elle-même créée et ressassée pendant plusieurs jours, à savoir la présumée installation d’une base américaine au Sahara. Le démenti apporté par David Schenker a été une échappatoire pour l’APS, suivie dans la même voie par El Khabar, pour botter en touche, tout en faisant l'impasse sur l'essentiel, à savoir le plan d'autonomie marocain, seule option valable aux yeux de l'administration américaine.
Le journal L’expression a fait de même, en consacrant un très long article sur les seuls propos du diplomate américain où il aborde la politique américaine envers l'Algérie, qualifiée de «constante et stable». Pas le moindre mot sur ses déclarations sur le Sahara.
El Moudjahid, l’autre porte-voix du régime algérien, a tout simplement zappé la conférence de David Schenker et s’est contenté d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Selon ce dernier, Sabri Boukadoum a reçu David Schenker, et «a souligné la nature du rôle attendu des Etats-Unis pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international, dans l'impartialité qu'exigent les défis actuels», rapporte ce communiqué.
Le site Tout sur l’Algérie en a donc conclu, qu'à travers ce communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, il est désormais clair que «l’Algérie et les Etats-Unis affichent leur désaccord» total sur le Sahara.