Une riposte artistique marocaine à la provocation orchestrée par le régime de l'ex-maréchal Abdelfettah El-Sissi sur la question de l'intégrité territoriale du royaume du Maroc. Dans un message posté sur son compte Facebook, Nouamane Lahlou, interprète-compositeur marocain, a annoncé sa décision d'annuler sa visite prévue le 2 novembre prochain en Egypte en réaction à l'invitation adressée par Le Caire à une délégation "parlementaire" du Polisario aux festivités commémorant le 150ème anniversaire de la création du Parlement égyptien, qui se sont déroulées du 9 au 11 octobre à Sharm-Cheïkh.
"À tous mes amis de la République arabe d'Égypte, qui attendent ma visite le 2 novembre: Dites-leur que j'ai annulé ma visite, je me suis excusé auprès des chaînes de télévision, qui devaient m'héberger, ainsi qu'auprès de l'Université de Helwan qui devait organiser la conférence sur la musique du Maroc", annonce l'artiste Nouaman Lahlou.
Cette décision a été diversement appréciée par les internautes, dont certains, minoritaires, ont affiché clairement leur désaccord. "S'il ne tenait qu'au régime militaire d'Abdelfettah El-Sissi, je ne serais pas étonné et n'aurais pas envisagé une telle annulation. Or, le président du Parlement égyptien, et donc le porte-parole du peuple égyptien frère, s'est permis d'accueillir la délégation du front Polisario", a déploré Nouamane Lahlou. Et de s'interroger, sceptique: "Je me demande si cette personne agit au nom du peuple"!
En tout état de cause, la provocation est un fait. Plusieurs indicateurs le démontrent, dont le plus saillant est en effet cette poignée de mains échangée, sous les regards médusés des objectifs et autres caméras de télévision, entre le "président de l'assemblée nationale sahraouie", le dénommé Khatri Addouh, et le président du parlement égyptien.
Et ce n'est pas tout! Quand on voit cette dénommée Suelmeh Beruick, "députée" sahraouie", poser en photo avec des députées égyptiennes, au moment où se déroulaient, samedi 9 octobre à Sharm-Cheïkh, les festivités du 150ème anniversaire de la création du Parlement égyptien, l'on ne peut que se résoudre à penser qu'il s'agit d'une provocation.
D'ailleurs, nos "amis" égyptiens n'en sont pas à leur premier coup de Jarnac. On se rappelle parfaitement la visite, efectuée à l'été 2014 à Tindouf, juste après la prise de pouvoir par le maréchal Abdelfettah el-Sissi, au détriment du président légitime Mohamed Morsi, d'une délégation de journalistes égyptiens. L'on se souvient également des dizaines de provocations de la part d'artistes et de journalistes égyptiens à l'égard du peuple marocain, dont celle de la "journaliste" Amani Al Khayat, selon laquelle l'économie marocaine serait basée sur les recettes provenant du "commerce de la chair"!
Autant d'hérésies qui ont suscité une tension "historique" entre les deux pays, nécessitant le déplacement, en 2015 au Maroc, du ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri pour tenter d'apaiser cette tension en réaffirmant le soutien du Caire à l'intégrité territoriale du royaume.
Seulement voilà, il apparaît avec ce qui vient de se passer que le Caire veut faire de cette question un instrument de chantage à l'encontre des autorités et du peuple marocains. Pitoyable!
La réaction de Nouamane Lahlou a tout l'air d'être fondée. On ne badine pas avec la question du Sahara, existentielle pour tous les Marocains. L'Egypte de l'ancien maréchal a tout intérêt à revoir ses cartes, si tant est qu'elle en ait encore...