A peine Alger eut-elle le temps de «digérer» la mise au point de Madrid, rendue publique lundi 20 mars, au sujet de sa position concernant la question du Sahara, qu’elle encaisse (vous verrez loin) un nouveau coup provenant cette fois-ci de la France.
Passons sur la sortie de la porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Ana Rodriguez, pour préciser que l’Espagne «n’a pas changé sa position» en relation avec la question du Sahara, réitérant la «pleine disposition» de Madrid «à poursuivre tous ses efforts pour contribuer au développement de la relation stratégique entre le Maroc et l’Union européenne». Une note «secrète» signée Quai-d’Orsay concernant la position de la France aurait été remise aux eurodéputés français, lundi 20 mars au Parlement européen, à l'occasion d’une séance de débat sur l’incidence de l’arrêt de la Cour européenne (CJUE) sur les relations commerciales et la coopération entre l’UE et le Maroc. Cette note a été rendue publique par des organes connus par leur hostilité au Maroc.
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Dans cette note, le département des Affaires étrangères français avertit que les conséquences de la décision de la Cour européenne -considérant le Sahara comme «un territoire non-autonome»-, «sont susceptibles de fragiliser l’ensemble de la relation, alors que le Maroc est un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme et la maîtrise de l’immigration».
«L’enjeu politique est de pouvoir développer l’un des partenariats du voisinage les plus remarquables et de poursuivre la négociation de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) lancée en 2013», plaide la partie française.
Dans la même note, la France affirme être «très attachée à la relation entre l’UE et le Maroc». «Il est nécessaire que l’Union apporte une réponse politique forte en réaffirmant notre attachement à la continuité du partenariat avec le Maroc et la nécessité de replacer le Sahara dans le cadre du processus politique mené sous l’égide des Nations Unies».
Vous avez bien lu: «replacer le Sahara dans le cadre du processus politique mené sous l’égide des Nations Unies». Un plaidoyer d'autant plus pertinent que le dossier saharien est du ressort exclusif de l’ONU, la seule habilitée à statuer, via son instance décisive, en l'occurence le Conseil de sécurité, sur l'issue à donner à ce conflit qui n'a que trop duré.