Rappelez-vous : Le 4 novembre, Le360 annonçait des entretiens à Rabat entre le président du Sénat kényan, David Ekwe Ethuro, et son homologue Mohamed Talbi Alami, président de la Chambre des représentants. Renforcement de la coopération entre les instances législatives des deux pays, formation des imams kenyans au royaume, ouverture d’une liaison aérienne entre Rabat et Nairobi, augmentation des bourses au profit des étudiants kenyans et, last but not least, une déclaration politique du responsable kenyan allant dans le sens de la position du royaume sur la question de son intégrité territoriale. «La partie kenyane s’est montrée compréhensive sur la position du royaume au terme d’un aperçu historique sur le conflit du Sahara présenté par le président de la Chambre des conseillers, Cheïkh Mohamed Biadillah», certifiait une source parlementaire à Le360. Une semaine plus tard, l’agence de presse algérienne annonce des «entretiens» à Alger entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue kenyan, Amina Mohamed. Paraît-il, Alger voudrait «redynamiser la commission mixte de coopération algéro-kenyane». Jusque-là, rien d’anormal. A part cette question de timing, qui n’est surtout pas le fruit du hasard. En effet, Alger voyait d’un mauvais œil cette volonté de rapprochement avec le royaume exprimée par le président du Sénat kényan. D’où ce curieux déplacement, lundi 11 novembre à Alger, du chef de la diplomatie kényane, Amina Mohamed.
Alger, maître-chanteur
Sur la teneur des entretiens, l’agence algérienne officielle, relayée par sa consoeur dite «sahraouie», évoque cette «nécessité de renforcer les relations parlementaires entre Alger et Naïrobi au service des deux pays amis», celle-là même exprimée, le 4 novembre, par le président du Sénat kényan à son homologue Mohamed Talbi Alami, lors de sa visite à Rabat !! Est-ce le hasard des circonstances ? Mais passons, car là n’est pas « l’enjeu ». Paraît-il, il y a une «convergence de vues» entre Alger et Naïrobi dans l’approche de la question sécuritaire prévalant dans la région sahélo-saharienne. En remerciant Naïrobi pour son soutien aux «efforts consentis par l’Algérie dans ses démarches visant la restauration de la paix et de la stabilité, notamment dans la région sahélo-saharienne», le ministre Lamamra s’est félicité du fait que «le Kénya partage avec Alger la même vision sur la nécessité d’accélérer le processus de décolonisation de l’Afrique»! Vous avez bien lu : Alger ne lésine sur aucune occasion ni sur aucun moyen pour tenter de nuire à l’intégrité territoriale du royaume. Une fixation maladive sur le Maroc, devenu le seul et unique sujet de préoccupation de la politique étrangère de l’Algérie!