Rien ne va plus entre le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l’Union constitutionnelle (UC). En effet, l’alliance scellée entre ces deux formations politiques de la coalition gouvernementale, à l’issue des élections législatives de 2016, s’est effritée à quelques jours du mi-mandat législatif et gouvernemental. La séparation politique entre les deux partis a été actée par les députés du Cheval et des membres de son bureau politique, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 12 mars. A ce propos, précisent les sources du quotidien, dix-sept députés de l’Union constitutionnelle, sur les dix-neuf que compte le parti à la première Chambre du parlement, ont signé le document attestant leur retrait définitif du groupe parlementaire formé avec les députés de la Colombe.
Cette décision a été prise en présence de pas moins de dix membres du bureau politique de l’Union constitutionnelle, lors d’une réunion tenue en fin de semaine dernière. Les signataires de ce document appellent à une session de la commission administrative du parti du Cheval avant la fin de ce mois de mars en vue de fixer la date du prochain congrès du parti, de valider cette séparation politique avec le RNI et de constituer un groupement parlementaire à la première Chambre du parlement à l’occasion du renouvellement de ses instances dirigeantes à mi-mandat.
La rupture décidée par les députés a été cautionnée par des membres du bureau politique, enfonçant ainsi le dernier clou dans le cercueil de l’alliance entre les deux partis. Les raisons de cette rupture, poursuit le quotidien, résident dans les désaccords qui se sont accentués au sein du groupe parlementaire des deux partis à la première Chambre. Les députés du Cheval se sentaient lésés et marginalisés sur cet axe de coopération entre les deux partis. Le désaccord a éclaté entre les deux clans autour d’une question orale portant sur l’urbanisme. Le jeune député de l’UC, Yassine Radi, avait même accusé le président du groupe parlementaire, Taoufik Kamil, de falsification quand il n’avait pas programmé sa question lors d’une séance des questions orales. Ainsi, le jeune député de l’UC s’était révolté contre le président du groupe et ce qu’il avait qualifié de politique de marginalisation des députés du Cheval.
Aujourd’hui, le cordon ombilical semble être coupé entre les deux partis. Les répercussions de cette désagrégation toucheront la coalition gouvernementale, l’état-major de l’UC et la majorité parlementaire au cas où l’intervention des présidents des deux partis, qui ont scellé cette alliance, n’aboutirait pas à enterrer les désaccords entre les députés des deux formations politiques.