A peine élu à la présidence du RNI, Aziz Akhannouch a décidé de lancer une enquête pour démasquer une «taupe» au sein de la Direction du parti. Un ministre du RNI aurait été «recruté» pour rendre compte des travaux des réunions du Bureau politique à une partie tierce, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 31 octobre.
Selon des sources citées par le journal, le parti a réuni suffisamment d’indices impliquant l'un des membres de sa Direction qui aurait transmis en direct, via son portable laissé ouvert à dessein, les travaux de la première réunion du Bureau politique, au lendemain des élections du 7 octobre.
Ses correspondants ont pu ainsi être mis au courant de toutes les décisions que le parti a prises concernant son éventuelle participation au gouvernement. Et ce, avant même que le parti n'ait officiellement communiqué sa position.
Le ministre concerné devrait répondre de l’accusation de trahison envers son parti. Il aurait agi bien avant le jour du scrutin et transmis des informations compromettantes concernant le parti et, plus particulièrement, son président Salaheddine Mezouar, pendant toute la campagne électorale. C’est ainsi que les «milices électroniques» du PJD ont pu trouver assez de matière pour attaquer le RNI et son président pendant la campagne électorale, rapporte le journal.
Les sources, citées par le journal, affirment que le PJD a tiré profit des renseignements transmis par la "taupe". Ses milices électroniques ont d’ailleurs été les premières à avoir publié l’information de la démission de Salaheddine Mezouar de la présidence du parti et ce, dès le lendemain du scrutin, autrement dit, bien avant son officialisation.
En outre, ces mêmes milices ont pu accéder aux minutes détaillées des réunions du Bureau politique du RNI et se sont fait une joie de les diffuser. Parmi ces détails, le fait que certains membres du Bureau politique aient ouvertement reproché à Salaheddine Mezouar les résultats du parti et l’aient rendu responsable de la défaite électorale.
Le "ministre-taupe" aurait agi de la sorte pour obtenir un poste ministériel au cas où le RNI rejoindrait la majorité gouvernementale. Il comptait ainsi sur le retour d’ascenseur du parti au pouvoir et sur une récompense pour services rendus.
Par ailleurs, le journal rappelle que le RNI devrait prendre sa décision définitive quant à sa participation ou non au gouvernement au courant de cette semaine. Ceci, après que le président nouvellement élu du parti, Aziz Akhannouch, ait été reçu, dimanche, par le Chef du gouvernement nommé, Abdelilah Benkirane.