Dans son édition de ce jeudi 11 juin, le quotidien Al Massae rapporte que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a adressé, mardi, une convocation aux syndicats pour prendre part à une nouvelle réunion de dialogue social prévue mercredi prochain pour débattre de la réforme des régimes de retraite. Et le journal d'ajouter que Benkirane n'a pas inscrit à l'ordre du jour la question de l'augmentation des salaires, point nodal ayant poussé les centrales syndicales les plus représentatives à boycotter, pour la première fois de l'histoire du Maroc, les festivités du 1er mai. Dans ce sillage, le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), Abderrahmane Azzouzi, a affirmé que son syndicat participerait à ce nouveau round, soulignant que la Fédération, qui a toujours prôné le dialogue comme solution aux questions en suspens, examinerait les points inscrits à l'ordre du jour de cette réunion et annoncerait sa position sur toutes les questions sociales. Al Massae avance que le gouvernement a bel et bien tranché dans le dossier des augmentations, arguant que toute hausse des salaires pèsera lourd sur le budget général de l'Etat, vu que cette mesure représentera 3% du PIB national, ce qui risque de menacer l'équilibre financier de l'Etat. Toujours selon le journal, les directions des trois centrales syndicales, à savoir l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la FDT ont, lors d'une réunion tripartite extraordinaire tenue le 28 avril dernier, décidé de réagir face à l'attitude du gouvernement qui a choisi d’ignorer les revendications urgentes de la classe ouvrière. Ainsi, poursuit le quotidien, une lettre a été adressée au Chef du gouvernement pour l’inviter à tenir une réunion dans les plus brefs délais dans le but de parvenir à des résultats concrets à même de satisfaire les revendications et les attentes des ouvriers et salariés. Dans une déclaration commune adoptée à l'issue de cette réunion qualifiée d'"historique", les trois centrales syndicales ont expliqué avoir boycotté les festivités du 1er mai 2015 en guise de "protestation contre les agissements politiques (...) du gouvernement, qui fait fi des revendications de la classe laborieuse marocaine et des appels du mouvement syndical visant à transcender le blocage social et politique et à ouvrir de nouveaux horizons pour le Maroc", rappelle Al massae.
Par Samir Chennaoui
Le 10/06/2015 à 21h58