Remaniement: les hauts-commissaires passeront-ils à la trappe?

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Revue de presseKiosque360. Les hauts-commissaires seraient concernés par le renouvellement des responsables prôné par le roi Mohammed VI. Sur la liste de départ, on trouve Ahmed Lahlimi (HCP), Mustapha El Ktiri (Anciens résistants), Adeladim Lhafi (Eaux et forêts) et Mohamed Tamek (Administration pénitentiaire).

Le 15/08/2019 à 22h05

Des hauts-commissaires devront quitter leurs postes, d’autant que certains d’entre eux ont dépassé de plusieurs années l’âge de la retraite après avoir bénéficié de plusieurs prolongements administratifs. D’autres souffrent de maladies mais s’obstinent à travailler, même par intermittence, impactant ainsi la bonne marche de leurs directions. Selon certaines sources, le discours du trône du roi Mohammed VI appelant au renouvellement des responsables concernerait aussi les hauts-commissaires. D’autant que certains ont rendu ces institutions indépendantes de l’autorité gouvernementale en se soumettant uniquement au contrôle du Parlement. 

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 16 août, que le haut- commissaire au plan, Ahmed Alami Lahlimi, est un candidat potentiel au départ, surtout qu’il a eu plusieurs démêlés avec les responsables de certaines institutions de l’Etat. Les données statistiques fournies par les rapports du HCP contredisent souvent celles publiées par le gouvernement, Bank Al-Maghrib et le reste des institutions officielles, notamment la direction du budget au sein du ministère de l’Economie et des finances. En revanche, Lahlimi jouit d’une bonne réputation parmi les parlementaires (majorité et opposition) qui louent sa rapidité à publier les données statistiques. Il est même parfois applaudi par l’Exécutif quand le HCP publie des chiffres évoquant la diminution du taux de chômage.

Selon les mêmes sources, le haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri, figurerait aussi sur la liste des partants, même s’il a marqué cette institution par diverses actions menées dans la plupart des régions du royaume. Des actions qui, en coordination avec le ministère de la culture, ont revalorisé l’importance des manuscrits et ont reproduit les manuscrits que la France avait rapatriés pendant la période du protectorat. Toujours selon les mêmes sources, le haut-commissaire aux Eaux et forêts, Abdeladim Lhafi, serait lui aussi, et jusqu’à nouvel ordre, sur le départ. Le vétérinaire a, durant 15 ans, géré les affaires des Eaux et forêts en luttant contre des tribus et des mafias qui cherchaient à s’accaparer un important trésor forestier et à en couper les arbres de manière aléatoire, pour s’enrichir à travers le trafic du bois. 

Adeladim Lhafi a toutefois failli perdre son poste à l’arrivée du gouvernement El Othmani, quand les Eaux et forêts ont été intégrées au ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime. Mais, au terme de négociations qui ont duré deux jours, il a réussi à récupérer son bureau et son staff administratif. Le délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, se trouve lui aussi sur la liste des départs. L’homme, qui est en convalescence après plusieurs périodes d’absence, a pu réaliser en peu de temps un changement radical dans cette administration qui venait de sortir du giron du ministère de la Justice. Tamek a notamment élaboré une stratégie de construction de prisons avec des normes internationales, pour garantir la réinsertion des détenus.

Par Hassan Benadad
Le 15/08/2019 à 22h05