Réforme des retraites: Les syndicats disent non à Benkirane

Miloud Moukharif, SG de l'UMT, Noubir El Amaoui, SG de la CDT, Abderrahman Azzouzi, SG de la FDT, rejettent le projet de réforme du sytème des retraites.

Miloud Moukharif, SG de l'UMT, Noubir El Amaoui, SG de la CDT, Abderrahman Azzouzi, SG de la FDT, rejettent le projet de réforme du sytème des retraites. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La grogne des centrales syndicales plane déjà dans l’air en réaction au projet de réforme des retraites du gouvernement Benkirane.

Le 15/08/2014 à 06h27

Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane devait bien s’y attendre! Les syndicats viennent de réagir à ses deux propositions de loi touchant au système des retraites que son cabinet a tout récemment soumis au Conseil économique, social environnemental (CESE). En attendant l'avis du CESE qui doit en principe tomber dans deux mois, la grogne des centrales syndicales se fait déjà sentir, à en croire les quotidiens nationaux à paraître ce vendredi 15 août. "Relever l’âge de retraite suscite l’ire des syndicats", titre Akhbar Al Yaoum. Le quotidien évoque le mémorandum transmis à Benkirane par la FDT, la CDT, et l'UMT, des centrales que tout séparait jusqu’à l’avènement du gouvernement Benkirane. Actuellement, "elles rejettent les propositions contenues dans le projet, sous prétexte qu’elles restent paramétriques et ne contribueront pas à une réforme profonde", rapporte Akhbar Al Yaoum. Moyen comme argument, vu que toute réforme du genre repose forcément sur un réajustement des paramètres. D’ailleurs même les contre-propositions concrètes de cette coalition syndicale touchent aux chiffres de base. A titre d’exemple, elle propose de calculer la pension de retraite en tenant compte de la moyenne des salaires sur cinq ans, au moment où le gouvernement veut huit ans. Quant à l’âge de départ à la retraite (60 ans) ou les taux de cotisation (14%), les syndicats ne veulent pas y toucher. Elles suggèrent néanmoins un rapprochement entre deux fonds de pension : la Caisse marocaine des retraites (CMR) et le Régime collectif des allocations de retraite (RCAR). Une piste déjà étudiée sérieusement et que rien n’empêche de mettre en œuvre dans un deuxième temps…

Le réquisitoire politique de l'UGTM

La réaction de ces trois syndicats de gauche restent nettement plus constructive en comparaison de celle de l’UGTM (Union générale des travailleurs au Maroc). C’est dans les colonnes d’Al Alam que le bras syndical du parti de l’Istiqlal, a choisi d’exposer sa "vision". Sauf que le communiqué de l'UGTM ressemble plus à un réquisitoire politique qu'à une véritable vision. Le syndicat dirigé par Hamid Chabat se contente de ressasser une évidence connue depuis 2003 (à une époque ou un certain Abbas El Fassi était à la tête du ministère de l’Emploi) : "La réforme globale du système ne se limite pas à un seul régime comme le propose Benkirane", explique l’UGTM qui se contente de rappeler comment les quatre fonds de pension marocains en sont arrivés aux difficultés qu’ils connaissent aujourd’hui, chacun à son niveau.

L'UGTM ne propose rien quant à cette première étape de réforme paramétrique pour la CMR. Pire encore, le syndicat se montre vexé de la démarche adoptée par Benkirane : "Il a préféré confier ce dossier à une autre partie (le CESE, ndlr), plutôt que d’entendre les propositions syndicales", peut-on lire dans ce communiqué. L’UGTM oublie-t-elle que les syndicats sont fortement représentés au sein du Conseil économique et social ? Où est-ce juste Hamid Chabat qui aurait plutôt préféré retourner la table sur Benkirane, autour d’un round de négociation, plutôt que de devoir traiter avec son co-partisan, Nizar Baraka, président du CESE ?

Par Fahd Iraqi
Le 15/08/2014 à 06h27