Rabat: arrestation d’un ingénieur de l’ISESCO qui a révélé des secrets à un ministre algérien

L'Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ICESCO).

L'Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ICESCO). . DR

Revue de presseKiosque360. Il était chargé du site de l’organisation et avait obtenu les codes d’accès des serveurs grâce à un ancien fonctionnaire tunisien. Il a ensuite fourni des dossiers confidentiels et sensibles à au moins une trentaine de personnalités. Cette revue de presse est sur la base d'un article de nos confrères du quotidien Assabah.

Le 04/12/2021 à 10h03

Un ingénieur d’Etat qui travaille pour l’ISESCO, dont le siège est sis à Hay Riyad, vient d’être mis en détention préventive sur ordre du Parquet près le tribunal de première instance de Rabat. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 4 et 5 décembre, il est accusé d’avoir fait fuiter des informations confidentielles et sensibles à plusieurs personnes, dont le ministre de l'Éducation nationale algérien Abdelhakim Belabed.

L’ingénieur qui a été confondu après une série d’expertises techniques aurait alimenté au total 33 personnalités membres de l’organe exécutif de l’ISESCO en informations confidentielles, précise le quotidien. Il est poursuivi pour au moins 9 chefs d’inculpation, dont des menaces de mort. Son procès sera ouvert la semaine prochaine, affirme le quotidien, tout en notant qu’une autre personne est poursuivie dans la même affaire, mais, elle, en liberté provisoire. 

D’après Assabah, c’est l’unité de lutte contre le crime informatique à la préfecture de police de Rabat en collaboration avec le laboratoire national d’analyse des traces numériques qui a pu démasquer cet ingénieur responsable du site internet de l’organisation panislamique et également chargé de la conduite des réunions en visioconférence de l’organisation.

Le mise en cause se serait mis en contact avec un retraité de l’organisation qui réside en Tunisie, et c’est ce dernier qui lui aurait fourni les codes d’accès aux serveurs de l’organisation et donc aux dossiers sensibles. Il a ensuite créé une série de boîtes email grâce auxquelles il a pu communiquer avec les personnes qu’il alimentait en informations confidentielles et en dossiers sensibles. Il a également créé entre 20 et 30 groupes whatsapp et changeait régulièrement ses numéros et ses téléphones pour ne pas être démasqué, précise le quotidien.

C’est d’ailleurs à l’aide d’un de ses téléphones, qui est tombé entre les mains d’un revendeur du marché aux puces, qu’il a pu être identifié et interpellé. Les expertises conduites par l’équipe technique de la DGSN ont également montré qu’il est aussi l’auteur de menaces de mort envoyées au directeur de l’ISESCO et à sa femme il y a quelques mois. Des fonctionnaires de l’organisation ont également été victimes de diffamation et d’insultes sur les réseaux sociaux.

Pour le moment, bien que cela soit mis en évidence, ce dernier refuse de reconnaître avoir livré des informations au ministre algérien et refuse de répondre à d’autres questions. En tout cas, c’est une affaire qui ne manquera pas de connaître des rebondissements. Sa femme, de nationalité tunisienne, affirme avoir reçu un appel du complice tunisien de son mari. Il lui a confié avoir été mis au courant de son arrestation de la bouche d’une personne que le journal qualifie d’influente et qui réside à Rabat. Cette même personne est également poursuivie dans l’affaire.

Par Amyne Asmlal
Le 04/12/2021 à 10h03