A un moment où le Maroc a besoin de toutes ses forces vives pour gérer d'importants dossiers, dont certains impliquent son aura au niveau international, la diplomatie parlementaire semble à la traîne. Elle souffre, en effet, de plusieurs dysfonctionnements qui l’empêchent de remplir pleinement son rôle quant à des questions nationales, régionales et internationales, estime Al Akhbar qui, dans son édition du lundi 26 décembre, explique que les connaisseurs de la chose parlementaire savent à quel point la diplomatie parlementaire est loin de remplir sa mission. Ainsi, ajoute le quotidien, elle a prouvé son incapacité à s’opposer à d’autres forces parlementaires étrangères quand celles-ci cherchent à nuire au Maroc. Le dossier du Sahara est un exemple concret de cet échec.
Comme le rapporte le journal, plusieurs explications sont présentées pour justifier cet échec, mais beaucoup renvoient aux spécificités marocaines du Parlement. L’une des plus importantes reste le manque de compétences diplomatiques des élus, même quand ils sont de fins politiciens. Sans parler des lacunes linguistiques de la plupart des parlementaires, lacunes qui les désavantagent quand il s’agit de communiquer avec leurs homologues étrangers.
Cette situation, ajoute Al Akhbar, est le fruit de la stratégie des partis politiques qui préfèrent mettre en avant des partisans disposant d’atouts électoraux, au lieu de mettre en avant une élite disposant des compétences nécessaires dans la diplomatie parlementaire. Ceci se justifie, bien sûr, par l’intérêt suprême accordé aux gains du maximum de sièges lors des élections, principal objectif des partis politiques.
Les analystes qui connaissent les rouages du Parlement marocain avancent d’autres explications, notamment les critères de sélection des représentants marocains dans les commissions mixtes ou les groupes de travail mis en place avec d’autres Parlements étrangers, ainsi que les critères de sélection des parlementaires choisis pour faire partie des délégations à l’étranger. Comme l’écrit le quotidien, ces critères sont souvent loin d'être objectifs et ne favorisent aucunement les compétences permettant de servir les questions nationales comme il se doit.
Parmi les facteurs cités pour expliquer la faiblesse de la diplomatie parlementaire marocaine, figure la nature de la composition même du Parlement. La logique aurait voulu que les deux Chambres, celle des Représentants et celle des Conseillers, gèrent ensemble les questions diplomatiques. Or, il s’avère que les deux Chambres du Parlement sont dans une logique de concurrence, ce qui nuit au travail diplomatique. Les explications ne manquent pas. Mais, ce qui est sûr, c’est que le Maroc a besoin d’une diplomatie parlementaire forte afin de consolider ses acquis sur les questions hautement stratégiques.