L’initiative de soumettre un mémorandum au roi par la direction du PAM a suscité quelques remous au sein du parti. Cette initiative «n’est pas digne d’un parti politique qui vise la première place sur la scène politique et brigue le poste de Chef de gouvernement», affirme Abdellatif Ouahbi, cité par Assabah dans son édition du week-end des 22 et 23 octobre.
Selon le député de Taroudant, ancien chef de groupe parlementaire de PAM, «il n’y a rien à attendre de cette initiative». La décision de soumettre un mémorandum au roi n’avait pas lieu d’être, estime-t-il. Le PAM est quand même la deuxième force politique au pays et s’il y a lieu de changer les lois électorales, il pourrait le faire par voie législative, laisse-t-il entendre.
Le juriste du PAM fait référence à ce qui a été évoqué lors de la dernière réunion du Bureau politique concernant certaines dispositions constitutionnelles qui ont montré leur limite une fois confrontées à la pratique à l’occasion des dernières élections du 7 octobre. Il a été également question de la volonté de réformer certaines pratiques constitutionnelles qui ont également abouti à un «vide normatif».
Lors de cette réunion qui a eu lieu mercredi 19 octobre, le PAM est revenu sur le contexte de l’élaboration de la Constitution de 2011, ainsi que ses propositions soumises à la Commission royale chargée de la réforme constitutionnelle. Cela, en plus des propositions ultérieures insistant, toutes, sur la nécessité d’une interprétation démocratique de la Loi suprême.
Selon un communiqué diffusé à l’issue de cette réunion, le Bureau politique du PAM a également planché sur les discours politiques ayant prévalu lors des dernières élections. Le PAM a ainsi évoqué «des questions qui concernent la nature du discours politique utilisé par certains partis et son danger sur le choix démocratique». Il a dénoncé en même temps la question de l’utilisation du capital symbolique de la religion musulmane «à des fins électorales».
Dans sa lancée, le PAM recommande également, entre autres, «d’interpréter démocratiquement le texte constitutionnel» et «d’explorer les moyens de le développer et de l’amender». D’où cette initiative de soumettre un mémorandum au roi.
Par ailleurs, et concernant les résultats des élections du 7 octobre, le secrétaire général affirme que la Commission chargée par le Bureau fédéral de plancher sur la question est en train d’élaborer un rapport d’évaluation des élections législatives qui sera bientôt finalisé. Il y sera question notamment de définir les points forts et de déceler les faiblesses du parti sur le plan électoral.