Le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, a réclamé la tête d’Abdelilah El Halouti, le patron de l’UNTM, le bras syndical du parti, après sa déroute aux élections des représentants des salariés et des commissions paritaires.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 25 juin, qu’El Othmani a demandé aussi la révocation immédiate de certains secrétaires généraux des secteurs sociaux qui, dit-il, ont «déformé l’esprit de la politique du parti». Sauf que le secrétaire de l’UNTM récuse cette défaite en répondant à ses détracteurs que malgré le recul dans certains secteurs, le syndicat a réalisé des résultats plus probants qu'aux précédentes élections: «Vous aurez les détails des résultats qui vont permettre à notre syndicat de garder sa position avancée», précise-t-il.
Une assurance qui n’a pas convaincu les dirigeants du parti, qui parlent d’un naufrage du syndicat, à la tête duquel se trouve le théoricien du parti, Bilal Talidi, qui a indiqué que le recul du syndicat découle de la régression de la ligne politique du parti. Et d’enchainer: «Ceux qui veulent lier la défaite de l’UNTM à la réforme de la caisse de retraite ont besoin de plus d’explications. La vision du PJD sur la réforme de la retraite n’a pas changé mais c’est la ligne politique du parti qui a changé entre les deux mandats».
Le quotidien Assabah rapporte que Talidi souligne que la déroute du syndicat est liée au recul du parti et de sa ligne politique sans pour autant ignorer les facteurs subjectifs. Ce faisant, ajoute-t-il, cette défaite est un indicateur dont il faut tenir compte pour tirer les enseignements qu’il faut à quelques encablures des prochaines élections. Le même constat a été fait par Amina Maelainine qui a affirmé que la défaite de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement affiliée à l’UNTM constitue un signal fort pour le PJD.
La députée islamiste, qui est candidate pour remplacer Dahmane à la tête de ce syndicat, souligne que l’UNTM est désignée comme l’aile syndicale du parti. Du coup, ajoute-t-elle, elle est traitée sur la scène comme un organe, à part entière, du PJD où s’entremêle la politique avec le syndicalisme. Autant dire qu’il faut étudier ces résultats, d’une façon rationnelle, car ce signal fort émane d’une catégorie qui constitue la clef de voûte de la base militante et électorale du parti, conclut Amina Maelainine.