Saâd-Eddine El Othmani s’apprête-t-il à tourner la page du conflit entre le PJD et le PAM? C’est du moins ce que laisse croire Assabah qui, dans son édition du lundi 20 mars, indique que le nouveau chef de gouvernement désigné compte adopter une approche complétement différente de celle de son prédécesseur, qui n’hésitait pas à entrer en confrontation avec Ilyass El Omari et les autres cadres du PAM.
El Othmani aurait même mis le PAM sur la liste des partis susceptibles de constituer sa majorité gouvernementale, une option dont il a convaincu plusieurs membres du secrétariat général du PJD. Il serait même question que le chef de gouvernement désigné consacre sa première réunion, dans le cadre des tractations, à Ilyass El Omari et ce, dès ce lundi 20 mars.
Selon Assabah, El Othmani part du principe que le PAM n’est finalement qu’un parti marocain comme les autres, qui exerce en toute légalité.Ce rapprochement est également confirmé par les déclarations de certains hauts cadres du PAM, qui ont réagi après la nomination d’El Othmani en remplacement de «l’ennemi juré» du Tracteur. El Omari a d'ailleurs rappelé que «le PAM n’avait jamais eu de problème avec le PJD, mais que c’était le PJD qui avait des problèmes avec le PAM».
Le journal souligne cependant que certaines personnalités influentes du parti de la Lampe pourraient mal prendre ce rapprochement avec le parti du Tracteur. Abdelaziz Aftati a ainsi déclaré, au lendemain de la nomination de Saâd-Eddine El Othmani, qu’une alliance avec le PAM demeurait une ligne rouge que le PJD ne franchirait jamais.
Quoi qu’il en soit, une participation du PAM au prochain gouvernement donnerait la possibilité à El Othmani de se contenter de deux partis pour former sa majorité gouvernementale, vu le nombre de sièges remportés par le PJD et le PAM lors des dernières législatives.