La tension qui mine le PJD n’est décidément pas près de s’apaiser. De nouveaux affrontements verbaux entre leaders du parti de la Lampe et ses différents courants internes laissent penser que la scission a bel et bien été consommée au sein du PJD.
Dans son numéro du mardi 15 août, Al Akhbar revient sur les récentes déclarations de Mohamed Yatim, membre du secrétariat général du PJD et ministre au sein du gouvernement El Othmani. Des déclarations qui lui ont attiré bien des foudres. Mohamed Yatim a ainsi accusé certains leaders de partis de gauche de chercher à faire du PJD un parti répondant à leurs attentes, notamment en s’opposant à la monarchie, et à faire de son secrétaire général, à savoir Abdelilah Benkirane, un successeur de Mehdi Benbarka ou encore d'Abraham Serfaty.
Dans ses déclarations, qui ont été diffusées sur le site officiel du parti, Mohamed Yatim a insisté sur le fait que le PJD ne cherchait pas à replonger le Maroc dans les années de plomb. Il a également appelé les composantes du parti à faire preuve de vigilance en interprétant les décisions prises par le passé par Abdelilah Benkirane, décisions qui, malgré les critiques, ont permis au PJD de devenir le parti leader de la scène politique nationale.
Le dirigeant PJDiste ne s’est pas arrêté là et s’en est pris à la jeunesse du parti qui, récemment, a tenu un congrès où il n’avait pas été convié. Selon lui, ce congrès a connu des débordements dont seraient responsables des «jeunes» qui viennent à peine d’adhérer au parti et cherchent à le déstabiliser.
Ces déclarations n’ont toutefois pas fait l’unanimité au sein du parti. Al Akhbar rapporte qu'Amina Maelainine a été la première à réagir en contactant directement les leaders de gauche nommés par Mohamed Yatim, pour leur présenter des excuses. Tout en levant tout soupçon sur les prétendues tentatives de déstabilisation du PJD, Amina Maelainine a littéralement qualifié la sortie de son collègue au parti comme une atteinte aux us et pratiques politiques.
Cette réaction a poussé Mohamed Yatim, affirme Al Akhbar, à faire marche arrière en publiant un nouvel article sur le site du PJD pour adresser ses excuses aux personnes qu’il avait nommément accusées dans sa précédente déclaration. Il en a néanmoins profité pour lancer une flèche à Amina Maelainine: «Je n’ai besoin de personne pour s’excuser à ma place. Il n’y a aucune gêne à ce que je le fasse moi-même quand cela s’impose».
Voilà qui en dit long sur ce que vit aujourd’hui le parti arrivé en tête des dernières législatives, un parti qui semble plus que jamais déchiré par des guerres intestines.