Les intenses activités de l’Istiqlal et du RNI dans les provinces du Sud, ces derniers, mois, ont lancé l’ouverture de la bourse aux grands électeurs. Lors d’une rencontre régionale du parti dirigée par Aziz Akhannouch à Sidi Ifni, l’un des notables des provinces du Sud a retrouvé les rangs du RNI, après l'avoir quitté pour l’USFP. Ce revirement ne surprend personne, et tous s’attendent à ce que d’autres nouveaux arrivants provoquent ce genre de secousses qui reconfigurent la carte politique.
Ce sont les socialistes de l’USFP qui appréhendent et subissent le plus cette "transhumance" à visées purement électoralistes vers d’autres partis, dont les cieux sont jugés plus cléments, et cette habitude, quasiment érigée au rang de coutume, concerne tout particulièrement les notables du Sahara. C’est ainsi que dans la région d’Oued-Eddahab-Lagouira, El Mami Boussif a quitté le parti auquel il était affilié, pour rejoindre le PJD et a été suivi en cela par Fettah Ahl El Mekki et Abdallah Hanouni, qui ont quant à eux choisi d'"émigrer" vers le RNI.
Dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, le Secrétaire régional de l’USFP à Boujdour, El Ghali Boujnaine, ainsi que celui de Smara, Mohamed Bahhane, ont respectivement rejoint le MP et le PAM.
Selon certaines sources, cette période d’"exode partisan" sera ponctuée par le grand retour, auprès du RNI, de Hassan Derhem, jusqu'ici secrétaire régional de l'USFP à Guelmim-Oued Noun. L’USFP est donc décidément en mauvaise posture dans les provinces du Sud puisque deux membres de son Conseil national ont décidé, quant à eux, de rallier le parti de l’Istiqlal. La province d’Assa-Zag n’a d'ailleurs pas échappé à cette "transhumance", qui touche de plein fouet les socialistes, puisque Hamdi Ouaissi, député et président du conseil municipal, va rejoindre le RNI. Les mêmes sources prévoient un départ pour le PJD du président du conseil de la préfecture de Guelmim, ainsi que celui de Sidi Ifni.
Le quotidien Assabah rapporte également, dans son édition de ce mercredi 27 novembre 2019, que cet exode collectif vers le RNI commence à avoir des répercussions judiciaires. Le tribunal de première instance de Rabat devrait ainsi statuer, le 19 décembre prochain, sur le cas de Mohamed Anik, un vieux routier du RNI. Ce membre du conseil national de ce parti vient de porter plainte contre la direction du RNI, dans le but d’annuler une décision prise à son endroit par une commission de discipline qui l’a purement et simplement révoqué.
Connu pour son opposition à la politique interne de son parti, notamment dans la région de Marrakech-Safi, ce militant accuse ses pairs de l’avoir privé de son droit de se défendre, en le sanctionnant arbitrairement, selon lui, sans avoir pris connaissance de sa version des faits.
Mohamed Anik en veut donc terriblement au coordinateur régional du RNI qui, selon lui, crée des bureaux provinciaux et fédéraux fictifs et viole les principes mêmes de la démocratie interne en nommant ses proches à des postes de responsabilité. Il en veut pour preuve des doléances d'ores et déjà déposées auprès du président du RNI, Aziz Akhannouch, par des membres de ce parti à Essaouira, Rhamna, Marrakech et Youssoufia.