Parlement: polémique autour de l’alphabet tifinagh

DR

Revue de presseKiosque 360. Le projet de loi organique qui définit les étapes de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh demeure toujours dans le circuit législatif. Examiné au Parlement, le texte stagne toutefois au stade des amendements. Pourquoi?

Le 06/07/2018 à 20h05

Le projet de loi organique qui définit les étapes de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh n’arrive toujours pas à poursuivre le circuit législatif habituel. Examiné dans sa globalité et ses détails au niveau de la première chambre du Parlement, le texte stagne toujours à la phase des amendements, rapporte le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition du week-end des 7 et 8 juillet.

A ce propos, les sources du quotidien précisent que le délai de dépôt des amendements a été reporté à plusieurs reprises en raison des désaccords entre les groupes parlementaires de la majorité. Aucun consensus n’a été dégagé autour de ces amendements qui devaient être présentés au nom de la majorité gouvernementale.

Dans ce cadre, ajoutent les mêmes sources, le groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants à la première chambre défend deux amendements. Le premier concerne la création d’un fonds spécial d’appui à la langue amazighe, alors que le deuxième porte sur la législation du tifinagh comme unique alphabet pour la langue amazighe. Ces deux amendements, fait remarquer le quotidien, ont suscité des polémiques au sein des groupes de la majorité. Ce qui a conduit au blocage qui prévaut jusqu’à aujourd’hui.

La question demeure. Les groupes de la majorité parviendront-ils à s’accorder sur une formule pour valider ce projet très attendu et qui reflète la volonté de l’institution législative de concrétiser les dispositions constitutionnelles. En effet, l’article 5 de la Constitution de juillet 2011 stipule que «l’amazigh constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun de tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle».

Par Mohamed Younsi
Le 06/07/2018 à 20h05