PAM: le «Tracteur» roule désormais avec plusieurs conducteurs

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Revue de presseKiosque360. Benchamach est fini. Ses détracteurs ont pris le contrôle du parti. Une réunion du conseil national se tiendra en avril pour annoncer un congrès extraordinaire en octobre afin de le destituer.

Le 06/01/2019 à 19h24

Le premier parti de l’opposition, et deuxième force politique du pays, semble être sorti de la crise, mais pas indemne, puisqu’il a désormais deux têtes. Les deux clans du parti n’ont pas trouvé de compromis lors de la réunion, samedi dernier, des bureaux politique et fédéral avec le secrétariat du conseil national. Cependant, le parti est sur le point de tourner la page, somme toute éphémère, de Hakim Benchamach, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 7 janvier. Le secrétaire général a en effet été contraint de céder aux pressions du clan adverse et d’accepter ses conditions, dont on ne connaît d’ailleurs pas encore la nature, précise le journal.

Concrètement, selon un accord secret entre les deux parties, la direction du PAM vient d’être réorganisée. Ahmed Akhchichine accède ainsi au poste de secrétaire général-adjoint et la présidence du bureau fédéral est désormais assumée par Mohamed Hamouti, secondé par Samir Goudar et Mohamed Ghiate. Quant à Abdellatif Ouahbi, il hérite du poste du trésorier.

Les autres termes de cet accord, qui devait permettre aux proches de la présidente du conseil national d’être intégrés au bureau politique, n’ont finalement pas pu être concrétisés, par peur de voir le PAM partir en éclats, tellement la tension a été forte.

La réunion, qui a duré une dizaine d’heures non-stop, a été pour le moins houleuse et le secrétaire général s’est retrouvé plusieurs fois dos au mur, souligne le journal.

En définitive, note Al Ahdath Al Maghribia, le mandat de Hakim Benchamach est sur le point d’être écourté. Il a été en effet décidé de réunir le conseil national en avril prochain avec un seul point à l’ordre du jour: annoncer la date du congrès extraordinaire qui devrait être organisé probablement six mois plus tard, en octobre. Tout compte fait, ironisent les détracteurs du secrétaire général, ce dernier ne connaitra qu’une seule réunion du conseil national durant son mandat, consacrée, ironie du sort, à sa destitution quelques mois à peine après son élection.

Bref, dans cette nouvelle configuration, ce sont les détracteurs du secrétaire général qui contrôlent désormais toute la formation. Outre Akhchichine, le nouvel adjoint du secrétaire général, c’est Mohamed Hamouti, conseiller parlementaire et ancien responsable de la commission des élections, au demeurant l’un des détracteurs les plus farouches de Benchamach, qui, avec sa nomination à la tête du bureau fédéral, chapeaute dorénavant toute l’organisation du parti. 

Seulement en apparence, conviennent des sources du parti citées par le journal. Le PAM est désormais divisé en trois clans, expliquent ces sources. Certes, le clan des détracteurs du secrétaire général a pu mettre la main sur l’organisation, mais il est loin d’être majoritaire dans les deux structures exécutives, le bureau fédéral et le bureau politique.

Benchamach et ses alliés ne s’avouent pas non plus totalement vaincus. Ils comptent sur un retournement de situation, profitant de la désagrégation à peine contenue du parti. Notons, souligne le journal, que la présidente du conseil national n’a pas assisté à cette réunion.

Par ailleurs, d’après Al Ahdath Al Maghribia, la crise était latente au sein du PAM depuis longtemps, elle s’est manifestée juste après l’élection de Hakim Benchamach, en mai dernier, et a pris depuis beaucoup d’ampleur de manière très rapide.

Par Amyne Asmlal
Le 06/01/2019 à 19h24