Le sort d’Ilays El Omari est scellé. La commission chargée de préparer la prochaine session du Conseil national du PAM, qui s'est réuni mardi, a décidé d’inscrire à l’ordre du jour de cette session la question de la démission d’Ilyas El Omari, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 10 mai. Le départ du secrétaire général, démissionnaire depuis août de l’année dernière et désormais isolé depuis que ses proches collaborateurs se sont détournés de lui, semble donc imminent.
Une source, citée par le journal, affirme que c’est le secrétaire général lui-même qui a insisté, lors de la réunion de mardi, pour intégrer le point relatif à sa démission à l’ordre du jour de la session du Conseil national qui se tiendra le 26 mai. Il s’engage néanmoins à rester au sein du parti, en tant que simple militant. La même source indique que les membres du Conseil national seront amenés à élire un nouveau secrétaire général qui devra faire l’objet d’un consensus. Pour ce qui est du bureau politique, il n’est pas question de le dissoudre. Il reste donc en place jusqu’à la fin de son mandat.
Par ailleurs, souligne le journal, le «quartet» qui s’est détourné d’Ilyas El Omari, soit le groupe formé de Hakim Benchemmas, président de la deuxième Chambre, Aziz Benazzouz, chef du groupe parlementaire à la même Chambre, Larbi El Mharchi, qui dirige l'instance des élus, et Mohamed Hammouti, qui chapeaute la commission des élections, a multiplié les réunions avec les autres dirigeants du parti, durant ces derniers jours. L’un des principaux points abordés au cours de ces rencontres concerne l’identité du futur secrétaire général, qui devra être élu à l'unanimité et faire partie des membres fondateurs du parti. Dans les coulisses, c’est le nom de Mohamed Cheikh Biadillah qui revient le plus souvent.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, qui aborde également le sujet dans son édition de ce jeudi 10 mai, le «PAM connaîtra une nouvelle naissance» avec le départ d’Ilyas El Omari. C’est que, affirme le journal en citant un membre fondateur, «le projet PAM est toujours en gestation».
Par ailleurs, le quotidien revient sur la situation particulière qu’a connue le parti depuis qu'il s'est incliné devant le PJD, lors des élections de 2016. Ainsi, ayant échoué à contrer les islamistes du PJD, Ilyas El Omari, qui se dit porteur d’un projet moderniste, n’attendait plus que l’occasion d'une sortie honorable. Cette occasion lui a été offerte, fin juillet 2017, lorsque le souverain a sévèrement critiqué les partis politiques dans son discours du Trône. Peu après, El Omari annonçait sa démission, prenant de court tout le monde, y compris le Bureau politique de son parti.
On connaît la suite. Le Bureau politique a rejeté cette démission, renvoyant la balle dans le camp du Conseil national qui l'a de même refusée. Et, le temps passant, le secrétaire général lui-même semblait de moins en moins convaincu de sa propre intention de quitter son poste. Il a donc tout fait pour s'y maintenir jusqu’au congrès. Mais une aile du parti ne l'entendait pas de cette oreille. C’est ainsi que l’étau a commencé à se refermer sur lui, peu à peu.
Mais, affirme Al Ahdath Al Maghribia, même après son départ, Ilyas El Omari semble déterminé à rendre la tâche difficile à ses détracteurs. Il a, en effet, insisté pour imposer une modification des statuts qu’il pourrait obtenir, étant donné que ses partisans restent encore majoritaires au Conseil national. Modification qui lui permettrait d'affaiblir ses adversaires au sein des instances dirigeantes du parti.