Les pays membres de l’organisation des Nations unies s’apprêtent à sceller, ce lundi à Marrakech, le premier Pacte mondial pour les droits des émigrés. C’est un tournant que connaît le dossier de la migration à l’échelle internationale, commente le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 10 décembre.
C’est également une adresse à notre voisin de l’Est, l’Algérie, qui s’entête à garder ses frontières fermées et reste, elle-même, fermée à toute forme de coopération avec le Maroc, notamment dans le domaine de la lutte contre l’émigration clandestine.
Cela alors que le Pacte que la majorité des pays membres de l’ONU s’apprêtent à parapher, à Marrakech, insiste justement sur une «gestion concertée des frontières nationales» et une coopération accrue, à l’échelle bilatérale et régionale, pour la sécurité des Etats, des sociétés et, également, des migrants.
Or, souligne le journal, l’absence de toute forme de coopération bilatérale entre les deux pays reste une entrave majeure à la mise en œuvre du principe de gestion mutuelle des flux migratoires. Pourtant, rappelle le journal, le Maroc ne cesse d’appeler à la gestion de ce dossier dans le cadre de la coopération multilatérale, régionale et internationale.
En revanche, et face au refus de toute coopération de la part de l’Algérie qui ferme l’œil sur les flux migratoires qui traversent son territoire, la coopération maroco-espagnole dans le domaine de la migration et la traite des êtres humains est, elle, souvent présentée comme un modèle en la matière. L’expérience du Maroc, qui copréside avec l’Allemagne le Forum mondial sur la migration et le développement, est également souvent citée comme un exemple à suivre.
Justement, à l’issue de ce 11e Forum mondial sur la migration et le développement qui vient de clôturer ses travaux à Marrakech, le ministre délégué chargé des MRE et de la politique migratoire, Abdelkarim Benatiq, a mis l’accent, parmi les conclusions du Forum, sur la fait que la migration est désormais considérée comme un facteur de développement. Contrairement à l’approche traditionnelle qui considérait le phénomène sous un angle purement économique, la nouvelle approche veut que la gestion migratoire obéisse plutôt à une vision globale.
D’après le ministre, cité par Al Massae, même le discours relatif à la migration a évolué. Nous sommes passés d’une approche conjoncturelle, où la question n’est abordée qu’occasionnellement et souvent en tant que cheval de bataille électorale pour les partis conservateurs, à une vision complémentaire où se rejoignent les dimensions économique et humaine.
La gestion de la migration, conclut-il, est désormais un phénomène universel qui concerne tous les pays et continents sans exception, d’où la nécessité d’adopter une approche participative et consensuelle.