ONU: Guterres détaille les enjeux de la conférence internationale sur la migration prévue au Maroc

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU. . DR

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui devra être adopté lors d’une conférence internationale prévue au Maroc les 10 et 11 décembre 2018, est l’opportunité pour les Etats membres de «renforcer les avantages de la migration», estime le SG de l’Onu, Antonio Guterres.

Le 11/01/2018 à 19h58

Ce pacte permettra aussi de «maîtriser» les défis que la migration crée, a souligné le chef de l’Onu dans un rapport rendu public jeudi, qui se réjouit que le texte est de nature à «réduire le fossé» entre «les engagements» et «les ambitions» des Etats en matière de migration et la traduction dans les faits de ceux-ci.

Lors de la phase de consultation qui précède cette conférence, il convient pour les Etats membres de prendre en considération quatre points focaux, a noté le Secrétaire général. Il s’agit d’abord du «défi fondamental (…) d’optimiser les avantages de la migration plutôt que de faire une fixation sur la réduction de ses risques».

Il est désormais évident, maintient le patron de l’Onu, que malgré les nombreux problèmes, «la migration est bénéfique tant pour les migrants que pour les communautés d’accueil».

Ensuite, les pays doivent renforcer l’Etat de droit “à tous les niveaux”, recommande Antonio Guterres. Alors que les migrants sont tenus à respecter les voies légales, pour que cela soit «réaliste», les gouvernements doivent ouvrir des voies de migration régulières qui répondent aux réalités de la demande et de l'offre de travail.

Le chef de l’Onu positionne les questions de sécurité en troisième point. Tout en admettant le droit des pays à sécuriser leurs frontières, il prévient que «les politiques contre-productives visant à restreindre la migration érodent la capacité des États à respecter cette priorité et rendent les migrants plus vulnérables» notamment au trafic d’êtres humains.

En quatrième lieu, les discussions doivent partir du postulat que la migration ne doit jamais être un acte de désespoir mais un choix d’espoir, estime Guterres, en soutenant que la migration bénéficie à tous lorsque ceux qui voyagent font un choix éclairé et volontaire pour partir à l'étranger par des moyens légaux.

Reconnaissance du rôle pionnier du royaume

Fin décembre, l’Assemblée générale de l’Onu adopté à l’unanimité une résolution sur les modalités de la Conférence internationale sur la Migration, qui se tiendra au Maroc, et qui viendra compléter les travaux du Forum Mondial sur la Migration et le Développement, co-présidé par le Maroc et l’Allemagne, et dont le 11e Sommet se tiendra à Marrakech du 5 au 7 décembre 2018.

Cette double consécration du Maroc dans le domaine de la migration est une reconnaissance du rôle pionnier qu’il joue dans la gestion migratoire dans le monde en général, et particulièrement en Afrique et dans l’espace euro-méditerranéen.

Dans son rapport, le Secrétaire général appelle les Etats membres à «développer une stratégie pour gérer de larges mouvements de migrants», notant les “chevauchements évidents entre ce défi et les enjeux du Pacte Mondial sur les Réfugiés», et exhortant les pays à «élaborer et à faire des engagements spécifiques» pour soutenir une stratégie sur les migrants en situation de vulnérabilité.

Pour assurer un suivi et une implémentation efficace du Pacte, Antonio Guterres recommande la tenue d’une conférence d'examen périodique de haut niveau qui se concentrera sur «les nouvelles exigences et orientations stratégiques pour gérer les dynamiques migratoires en évolution», ainsi que des discussions thématiques sur les opportunités et obstacles à l’optimisation des avantages de la migration.

Le 11/01/2018 à 19h58