L’étau se resserre autour de la corruption dans le milieu des moqadems et autres auxiliaires d’autorité. Le ministère de l’Intérieur compte traquer l’enrichissement illicite dans ce milieu, après la constatation de plusieurs dysfonctionnements dans la gestion de la chose locale.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 14 février. D’après le quotidien, la tutelle s’apprête à recenser l’ensemble des biens des auxiliaires d’autorité, une initiative qui entre dans le cadre de la lutte contre la corruption. Pour ce faire, ajoute la même source, l’Intérieur vient de diffuser un formulaire que les concernés devront remplir dans les plus brefs délais. Parmi les informations qui doivent y être renseignées, les détails du patrimoine détenu, ainsi que des éléments permettant d’évaluer la situation financière de ces auxiliaires.
D’après les sources du journal, ce recensement du patrimoine des auxiliaires d‘autorité intervient dans un contexte où le ministère de l’Intérieur a reçu plusieurs rapports indiquant de possibles cas d’enrichissement illicite. Pour preuve, il suffit de voir le nombre de moqadems qui se sont transformés, du jour au lendemain, en importants propriétaires fonciers, voire en prometteurs. Plusieurs d’entre eux, principalement dans des villes où l’habitat anarchique est prépondérant, sont concernés par des soupçons de corruption. C’est d’ailleurs ce secteur de l’habitat qui reste, selon le quotidien arabophone, la principale source de corruption dans le milieu des auxiliaires d’autorité.
Dans le même registre, Assabah rapporte que les services de la tutelle n’ont pas hésité, récemment, à suspendre une centaine de moqadems exerçant dans différentes villes. Certains devraient être réaffectés dans le cadre d’une vaste opération touchant l’organisation du travail des auxiliaires d’autorité, tandis que d’autres devraient être présentés à la justice après la constatation de preuves les impliquant dans des opérations illégales. A cet effet, le journal explique qu’une enquête menée récemment par les services de la gendarmerie dans différentes régions a permis d’identifier plusieurs dysfonctionnements dont la responsabilité relève des prérogatives des auxiliaires d’autorité. Dans certains foyers de l’anarchie urbanistique, ces dysfonctionnements sont même monnaie courante.
D’après les sources du quotidien, plusieurs plaintes de citoyens ont mis la puce à l’oreille des enquêteurs qui ont pu remonter plusieurs cas de corruption qui profitaient principalement à des barons de l’habitat anarchique. Dans certaines zones, ajoutent les mêmes sources, les auxiliaires d’autorité ont même fixé un tarif selon le type de documents qu’ils octroient, contribuant ainsi à la prolifération de «programmes» résidentiels anarchiques dont les clients se sont retrouvés avec des «boîtes en béton», au lieu de logements dignes répondant aux normes.