Menace terroriste: Large opération de ratissage des frontières

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Revue de presseKiosque360. Les Forces armées royales mènent une vaste opération de ratissage des frontières maroco-algériennes.

Le 19/08/2014 à 09h07

Fait peu ordinaire, la projection de la Grande Muette (Forces armées royales) hors des murs infranchissables de ses casernes continue de défrayer la chronique. La tendance est à la "Mobilisation toute", depuis ce mémorable vendredi 15 août, qui a marqué la mise en orbite, sur l’esplanade d’El Hank, à Casablanca, d'un dispositif de défense anti-aérienne. Chaque jour apporte son lot de révélations médiatiques. Il en va ainsi de la dernière livraison des principaux titres paraissant ce mardi 19 août. L’apparition mystérieuse de chasseurs non identifiés dans le ciel libyen pour frapper, à Tripoli, des positions de la milice armée "Fajr libya", retient l’attention du quotidien Al Akhbar, qui dresse par la même occasion une sorte de cartographie des sites stratégiques potentiellement ciblés par des attaques terroristes à l’avion piégé par les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et autres soi-disant Ansar Charia (Défenseurs autoproclamés de loi islamique). Relayant des propos recueillis auprès d’un expert en questions militaires, Abderrahim Mekkaoui, le quotidien indique que toutes les villes du royaume sont des cibles potentielles. Casablanca resterait la cible privilégiée des terroristes, en raison de son statut de "poumon économique" du pays, et de son positionnement stratégique de pôle de la finance et levier d’attraction touristique. Revenant sur la rencontre, dernièrement au siège de l’Africom en Allemagne, entre hauts militaires marocains et leurs homologues américains, le support, qui cite un haut responsable au Pentagone, révèle que des navires de guerre US seraient en route vers le littoral atlantique de Casablanca et les eaux méditerranéennes du royaume, à Tanger.

Les terroristes dos au mur

Au-delà des mers, la mobilisation des forces aériennes occupe une place de choix en Une du quotidien Al Massae. "Les hélicoptères entament une opération de ratissage le long des frontières marocaines avec l’Algérie", relève la publication arabophone, qui explique que cette opération est intervenue suite à des informations de l’état-major de l’armée tunisienne selon lesquelles des terroristes d’Al Qaïda auraient creusé des tunnels sous leurs frontières avec la Libye et l’Algérie, dans une tentative de desserrer l’étau sécuritaire se formant autour d’eux. L’opération de ratissage lancée par l’avion marocaine viserait, toujours selon Al Massae, à empêcher toute infiltration terroriste à travers les frontières sud-est du royaume. Il en ressort, comme le déduit le quotidien Akhbar Al Yaoum, que des jihadistes, toutes obédiences confondues, auraient le "dos au mur".

Lutte antiterroriste, le Maroc modèle régional

Le déploiement militaire marocain tient plus de la dissuasion que de la démonstration de force. Les observateurs savent pertinemment que le matériel déployé autour des sites stratégiques n’est qu’une infime partie de ce que possèdent réellement les Forces armées royales, première puissance régionale connue pour sa discrétion, et sa grande capacité de dissuasion. Ce déploiement n’est que la partie émergente de l’Iceberg, le plus gros -c’est-à-dire l’essentiel du travail- se trouvant dans la partie enfouie. Si le Maroc a réussi à déjouer les pires projets terroristes, ce n’est surtout pas un hasard des circonstances. Le royaume a même été d’un secours crucial pour ses voisins, au sud comme au nord de la Méditerranée, sans parler de sa dernière projection au Moyen-Orient pour aider l’Arabie saoudite à stopper l’avancée vertigineuse des redoutables escadrons de Daach. Il y a lieu de souligner, d’abord, l’efficacité du travail de son renseignement, civil et militaire compris. Les spécialistes le savent, une guerre est d’abord et surtout une affaire de renseignement. Le Maroc peut s’estimer fier d’avoir aujourd’hui des trésors d’informations, d’être cité comme référence internationale en termes de lutte antiterroriste, plus spécialement la guerre préventive. Ce n’est surtout pas un hasard si, in situ, les services marocains ont réussi à neutraliser des dizaines et dizaines de cellules terroristes. Ce n’est pas un hasard, non plus, si le Maroc a apporté de brillantes preuves dans la libération du Mali des griffes des terroristes d’Ansar Eddine, alors qu’ils étaient aux portes mêmes de Bamako. A la frontière Nord de la Méditerranée, comme à l’autre bout de l’Atlantique, le Maroc est devenu un partenaire incontournable dans la lutte antiterroriste. Un modèle, tout simplement.

Par Ziad Alami
Le 19/08/2014 à 09h07