L’affaire avait fait polémique fin janvier dernier: une Marocaine s’était vu refuser par l’ambassade de Jordanie, à Rabat, sa demande de visa au motif que son voyage dans ce pays allait se faire sans accompagnateur (communément appelé en arabe le «Mahram»). Si ce refus est motivé par une réglementation en vigueur depuis plusieurs années déjà dans certains pays arabes, il n’en demeure pas moins qu’il a causé un tollé chez l’opinion publique marocaine, d’aucuns la considérant comme une atteinte à l’image et à la réputation de la femme marocaine. Quelques semaines plus tard, c’est le ministère des Affaires étrangères et de la coopération qui s’explique sur cette affaire.
Dans son édition du mercredi 20 mars, Al Massae rapporte que Nasser Bourita a tenu à rassurer lorsqu’il a eu à répondre à une question écrite adressée par le groupe parlementaire du PAM. Le ministre rappelle d’abord, dans sa réponse, que le Maroc n’acceptera d’aucune partie l’application de conditions ou de contraintes touchant à l’intégrité de la femme marocaine. Et d'ajouter que son département s’est immédiatement saisi de cette affaire, après son éclatement, en prenant attache avec l’ambassadeur de Jordanie au Maroc, pour plus de détails sur l’affaire. Ce dernier aurait alors, selon le ministre, assuré que, généralement, les Marocains, qu’ils soient hommes ou femmes, bénéficient de la procédure normale pour l’obtention d’un visa. Sauf que son pays adopte des dispositions spécifiques pour les voyageurs âgés entre 18 et 35 ans en provenance de certains pays, dont le Maroc. Ces dispositions ont principalement trait au marché de l’emploi, selon le diplomate. Ainsi, les voyageuses de ces pays sont tenues de disposer d’une autorisation préalable des ministères jordaniens de l’Intérieur et de l’emploi avant de pouvoir se déplacer dans le pays. Cette disposition est appliquée lorsque les voyageuses ne sont pas déjà employées dans le pays, ne disposent pas d’une invitation d’un hôte local, ou que leur voyage se fait à titre personnel sans la présence d'un accompagnateur.
Notons que l’ambassadeur jordanien avait déjà informé que la citoyenne marocaine à l’origine de cette polémique avait finalement pu obtenir son visa. Le ministre des Affaires étrangères a annoncé, dans sa réponse aux parlementaires, que le Maroc et la Jordanie négocient bilatéralement les moyens de lever certaines des contraintes pouvant entraver le déplacement de leurs citoyens.