"Alors que Mohammed VI s'apprête à rencontrer Obama... Et si on revenait 50 ans en arrière ?" Cette semaine, l'hebdomadaire Le Temps embarque ses lecteurs à bord d'une machine à remonter le temps. Cap sur 1963, ou "quand Hassan II rend visite à John Fitzgerald Kennedy". "C'est une légende marocaine qui croise une légende américaine", se rappelle le journal qui consacre son dossier de la semaine à cette rencontre historique entre les deux chefs d'Etat. A quelques semaines de la rencontre très attendue entre le roi Mohammed VI et le 44e président des Etats-Unis, le magazine revient sur les "prémisses" d'une collaboration outre-atlantique vieille d'un demi-siècle, si ce n'est plus.
Flash back
Le 27 mars 1963, "Hassan II est à bord d'un train le menant à Philadelphie vers Washington DC", raconte le magazine. "A 32 ans seulement, le roi a déjà une longue expérience de diplomatie. Redoutable négociateur, il sait mieux que quiconque défendre les intérêts de son pays", poursuit-il. "Or, Kennedy est un sacré client. Le président démocrate est enthousiasmé par l'Algérie qu'il veut à tout prix arracher à l'influence soviétique". Voilà pour le contexte.
"Le train de Hassan II n'est plus qu'à quelques kilomètres de Union central, gare mythique de la capitale (...). Le train s'immobilise. En deux mouvements lestes, Hassan II pose pied sur le quai. (...) Les deux chefs d'Etat s'échangent quelques mots avant que la minutie du protocole ne prenne le dessus. (...) Kennedy se lance en premier : "Bien qu'un vaste océan sépare nos deux pays, une grande et longue histoire nous unit". Et il ne croit pas si bien dire ! Sur les colonnes de l'hebdomadaire, on apprendra que les rapports entre le Maroc et "le nouveau monde" remontent au moins à 1777. En effet, selon Le Temps, cette année là "le sultan Mohammed III autorise les bateaux américains à accoster et se ravitailler dans les ports marocains sous leur propre drapeau au lendemain de l'indépendance des Etats-Unis". Une vieille collaboration donc, mais qui ne concerne pas uniquement le volet économique ou diplomatique.
En effet, comme le rappelle Le Temps, "depuis les attentats du 11 septembre 2001, la coopération entre les services marocains et américains a connu un développement important". Aujourd'hui, les deux pays mènent une guerre commune contre le terrorisme, siègent ensemble autour des tables de réunion d'organisations mondiales (dont le Conseil de l'ONU) et partagent les mêmes ambitions économiques, à savoir développer les échanges bilatéraux. Malgré les tensions des "débuts" dans un contexte géopolitique tendu, il apparaît que l'amérique de Kennedy, hier, et de Obama, aujourd'hui, est consciente du rôle du Maroc dans la région, aux portes de l'Afrique et du Maghreb. Nul doute, de ce fait, que la rencontre entre Mohammed VI et Obama marquera une nouvelle page de l'histoire de cette collaboration outre-atlantique.