Le Parlement européen va-t-il donner son feu vert pour la modification du régime des prix d’accès des fruits et légumes marocains sur le marché européen ? Si c'est le cas, cette mesure adoptée, il y a une semaine, par la Commission agriculture et développement rural du Parlement européen, aura des conséquences fâcheuses sur la filière marocaine des fruits et légumes. Dans son édition du lundi 14 mars, L'Opinion précise que cet accord, encore à un stade provisoire, sera débattu, lors de la dernière session plénière du Parlement à Strasbourg (14-17 avril), avant les élections européennes prévues pour mai prochain. "S'il est approuvé par le Parlement, le texte devra être adopté formellement par le Conseil européen", ajoute L'Opinion.
A quoi joue l'UE ?
En attendant le verdict du Conseil européen, le journal Les Inspirations Eco se demande à quoi joue l’Union européenne. Dans son édition à paraître ce lundi 14 avril, le quotidien économique rappelle qu'au moment où "le 4e round des négociations autour de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) se tenait à Bruxelles tout au long de la semaine dernière, non loin du siège de la Commission européenne, les membres de la commission agriculture et développement rural donnaient leur feu vert à l’adoption des actes délégués nécessaires à l’entrée en vigueur de la nouvelle politique agricole commune (PAC)". L’une des mesures de cette PAC aura pour conséquence de limiter l’accès des exportations en fruits et légumes marocains sur le marché européen. Mounir Omar, vice-président de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes, estime qu’il s’agit là "d’un message politique fort qui confirme aujourd’hui que nous avions accordé des avantages dans le cadre de l’accord de pêche que nous n’aurions peut-être pas dû accorder. Nous devons revoir notre position à la lumière de ce nouveau fait".
Les opérateurs dénoncent
De son côté, le quotidien Al Nahar al Maghribiya s’est entretenu avec Ahmed El Amrani, président de la commission de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, au Conseil régional de Rabat. Ce dernier a indiqué que "l’agriculture marocaine est de grande qualité en comparaison avec l’agriculture européenne, ce qui explique cette tentative qui vise à achever notre agriculture ". Ce dernier a également affirmé que tous les agriculteurs et les chambres agricoles du royaume sont prêts à réagir contre cette décision, quitte à boycotter toutes les matières premières importées de l’Union européenne". Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a affirmé, la semaine dernière, que " le gouvernement a choisi d’adopter une position claire et ferme pour défendre les intérêts du Maroc et des marocains" et que "des mesures seront prises dans les prochains jours".
A rappeler que, dans le cas où ces mesures deviendraient effectives, le Maroc pourra soit saisir l’arbitrage prévu dans le cadre de l’accord sur les mécanismes de règlement des différends, soit s'adresser à l’Organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour rappel, les officiels marocains, notamment le chef du gouvernement et le ministre de l'Agriculture, sont montés au créneau pour dénoncer cette mesure qui, si en cas de sa mise en application, aura un impact négatif sur l'avenir des relations politiques et économiques entre le Maroc et l'Union européenne.