La colère contre les pénuries d’eau potable, les coupures d’eau et l’insuffisance des infrastructures hydrauliques s’est transformée en mouvement de protestation et de contestation dans plusieurs régions du royaume. En effet, les habitants des villes de Benslimane, de Khénifra, de Sefrou, de Taza, de Tounate, d’Ouazzane et de Chaoune ont investi les rues, ces dernières semaines, pour faire entendre leur voix quant à la pénurie d’eau potable et les problèmes qu’ils rencontrent pour étancher leur soif durant cette période caniculaire.
Ces mouvements de colère et de protestation seront au programme de la séance mensuelle des questions orales sur la politique générale du gouvernement à la Chambre des représentants, rapporte le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition de ce mardi 25 juillet. Et de préciser que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani sera interpellé par les députés sur les mesures prises par son équipe gouvernementale en vue de faire faire à cette crise qui risque de se déverser dans les rues, en prenant des proportions alarmantes.
Dans une déclaration au quotidien, Charafat Afilal, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Equipement, des transports, de la logistique et de l’Eau, chargée de l’Eau, fait savoir que les perturbations que connaissent certaines régions du Maroc resurgissent au début de chaque été, saison marquée par une forte demande en cette ressource précieuse et indispensable. Et de souligner que les manifestations ne signifient pas pour autant l’inexistence de l’eau dans ces régions.
Concernant les causes à l’origine de cette pénurie, la secrétaire d’Etat a invoqué la baisse de la capacité de production de certaines sources qui a chuté de 20 litres par seconde à moins de 15 litres par seconde, en plus de la basse pression enregistrée au niveau des canalisations des réseaux d’alimentation.
De même, a-t-elle fait remarquer que les opérations de maintenance pourraient provoquer des coupures, comme fut le cas dans la ville de Khouribga. La secrétaire d’Etat a ajouté à ces éléments le comportement de certains habitants, qui ne règlent pas les factures de leur consommation, surtout dans certains quartiers défavorisés, notamment dans la ville de Fkih Ben Saleh.
Enfin, elle a dévoilé que le gouvernement a recensé pas moins de 37 centres qui connaissent des perturbations dans l’alimentation en eau potable à l’échelle nationale, annonçant qu’une enveloppe budgétaire de quarante millions de dirhams a été débloquée en vue d’intervenir afin de mettre un terme aux problèmes liés à la pénurie d’eau avant la fin de cette saison.