Quand on ne sait pas nager, on ne plonge pas à l’eau pour secourir un noyé, sinon ce sont deux noyés qui coulent à pic. C’est cet adage populaire qu’a utilisé le quotidien Al Akhbar, dans l’éditorial de son édition du vendredi 8 juillet, pour minimiser la présence des présidents palestiniens et tunisiens côte à côte avec le chef du Polisario, lors du défilé militaire organisé à Alger, le mardi 5 juillet, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, dans lequel le Maroc a joué un rôle déterminant. Tout ce beau monde, ajouté au duo Said Chengriha-Abdelmadjid Tebboune, se trouve actuellement dans de mauvais draps.
En réalité, la présence contre-nature de ces invités du régime algérien avec le chef des séparatistes n’a été rendue possible que grâce aux manœuvres folkloriques et malsaines de la junte algérienne, qui tente ainsi de créer des fissures dans le solide bloc des amis du Maroc.
Ainsi Mahmoud Abbas (Palestine), Kaïs Saïed (Tunisie), Dennis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville) ou Mohamed Bazoum (Niger) peuvent donner l’impression qu’en s’asseyant dans une tribune où se trouve Benbatouche, ils tournent le dos au Maroc, ou sont venus, pour certains, attirés par l’odeur des pétrodollars.
Tout un chacun sait, surtout dans le cas de la Palestine, que personne ne peut mettre en balance tous les sacrifices consentis par le Maroc pour les Palestiniens et leur capitale Al Qods, et les miettes intéressées que l’Algérie jette de temps à certaines factions palestiniennes.
En réalité, estime Al Akhbar, il est clair que le régime algérien cherche, à travers ces gesticulations tapageuses, à tenter de recoller les morceaux d’une diplomatie rendue totalement inopérante ces derniers temps, sous les coups successifs et bien ajustés que lui a assenés le Maroc. L’intégrité territoriale du royaume est désormais soutenue par quasiment la totalité des pays arabes, les résolutions onusiennes et plusieurs puissances occidentales de poids, ce qui a conduit à l’isolement international et régional du régime algérien.
En instrumentalisant ainsi le défilé militaire de mardi dernier, dont certaines images ont été largement et faussement glorifiées par la propagande locale, le régime algérien a tenté vainement de se sortir de l’asphyxie diplomatique en voulant surfer sur la cause palestinienne, qu’il a en réalité desservie, en la comparant au séparatisme du Polisario.
Reste à se demander quel était le degré de gêne, inévitable, des invités d’Alger, surtout Kaïs Saïed et Mahmoud Abbas, en se retrouvant, malgré eux, nez à nez avec un Brahim Ghali indésirable partout où il va, même à Rabouni et autres camps sahraouis de Lahmada.