Navi Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré lors de la conférence organisée, jeudi à Rabat, à l'issue de sa visite au Maroc, que le roi Mohammed VI lui a signifié qu'il ne tolère pas la torture. Al Ahdath Al Maghribiya écrit, dans son édition de ce vendredi 30 mai, que la responsable onusienne a affirmé que le souverain s'est engagé à ne pas être indulgent avec les auteurs de ce crime. Navi Pillay a également révélé, selon le même quotidien, que les responsables marocains lui ont expliqué que le Maroc a besoin d'un peu plus de temps pour couper court avec quelques mauvaises habitudes. Les mêmes responsables proposent, dans ce sens, de soumettre les PV de la police judiciaire au contrôle pour mettre fin aux dépassements commis par certains agents de police.
Akhbar Al Yaoum rapporte, pour sa part, que la Haut commissaire a exhorté le gouvernement marocain a engager des poursuites contre les auteurs des mauvais traitements et de la torture, même quand il s'agit de hauts commis de l'Etat. Cette rupture avec l'impunité sera un signal fort, pour les fonctionnaires et l'opinion publique, et qui signifie que le Maroc ne tolère pas la torture. Le même quotidien signale que Navi Pillay a rejeté l'hypothèse selon laquelle les cas sporadiques de mauvais traitements sont un héritage du passé. Pour elle, les vieilles pratiques ne justifient pas les violations des droits de l'homme. Assabah, de son côté, écrit que la responsable onusienne a exhorté les autorité marocaines à bannir l'impunité qui favorise la perpétuité des violations des droits de l'homme.
La fin de l'impunité
Tout au long de sa visite au Maroc, Navi Pillay n'a pas caché sa satisfaction des progrès réalisés par le Maroc en matière des droits de l'homme. Elle a loué les efforts du royaume dans ce domaine en présence de parlementaires, de diplomates, de politiques, de représentants de la société civile et de syndicalistes. Restent les rapports des ONG internationales, parfois injustes envers le Maroc, comme ce fût le cas pour le dernier rapport d'Amnesty international, et qui dramatise la situation des droits de l'homme. Les dérapages qui surviennent de temps à autres ne relèvent pas d'une politique de l'Etat. Pour éradiquer toutes formes d'atteinte aux droits de l'homme, il y a lieu de mettre en place des mécanismes de surveillances forts, notamment à travers le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Ce fût le cas par exemple de la création des commissions régionales des droits de l'homme notamment dans les provinces du sud. L'ouverture du Maroc sur les mécanismes internationaux en la matière est une initiative salutaire. Il est inconcevable que des cas isolés de mauvais traitements continuent à assombrir l'image du Maroc.