Listes électorales: la désaffection des jeunes profite au PJD

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Revue de presseKiosque360. L’inscription des jeunes, de 18 ans et plus, sur les listes électorales pour les prochaines échéances électorales demeure en deçà des objectifs escomptés par les pouvoirs publics. Une situation qui joue en faveur du PJD, dont les bases électorales demeurent très disciplinées.

Le 20/06/2021 à 21h45

Les jeunes continuent à bouder la politique et plus particulièrement les politiques, qui selon eux, n’accordent aucune importance à leurs problèmes. C’est ce qui explique le peu d’enthousiasme qu’ils accordent à l’inscription sur les listes électorales, malgré les multiples incitations du ministère de l’Intérieur.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 21 juin, que le nombre de jeunes qui se sont inscrits sur les listes électorales demeure en deçà des objectifs escomptés par les pouvoirs publics et les partis politiques. La plupart des leaders de ces formations font peu de cas des problèmes de la jeunesse, comme l’augmentation du montant de la bourse des étudiants, l’adéquation de la formation avec le marché de l’emploi, la généralisation de la couverture sociale, voire la dépénalisation des relations sexuelles consenties.

Des sources indiquent que les pouvoirs publics craignent une autre baisse du taux de participation aux prochaines élections en raison du rythme d’inscription des jeunes sur les listes. Une situation qui s’explique par l’absence des leaders des partis politiques, qui sont très occupés à cautionner des candidatures au lieu de s’adresser aux jeunes pour les inciter à adhérer à l’action politique et à voter pour réaliser le changement souhaité.

Le quotidien Assabah rapporte que le faible taux d’inscription sur les listes électorales et le manquement des partis politiques à jouer leur rôle de mobilisateur bénéficie au PJD, qui pourrait prétendre à une troisième mandature. Le parti islamiste a toujours bénéficié de la baisse du taux de participation en comptant sur la discipline de ses bases électorales qui votent toujours pour la «Lampe» sans tenir compte de la personnalité des candidats.

L’essentiel pour les partisans du parti est de voter massivement pour le PJD, que la campagne électorale et les meetings soient présidés par des dirigeants de premier rang, de deuxième rang ou par de simples militants. Des sources affirment que le MUR, l’aile idéologique du PJD, s’active en organisant des séminaires dits de «réinsertion des jeunes» pour les inciter à voter massivement pour le parti et tente d’attirer les voix des autres courants islamistes. Les PJDistes profitent ainsi aisément de la négligence coupable des millions de modernistes, de socialistes et de laïcs qui ne s’expriment pas dans les urnes.

Par Fayza Senhaji
Le 20/06/2021 à 21h45