L’idée de la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et, par conséquent, du limogeage de Charafat Afailal, ne date pas d’hier. Au début de l'année, son ministre de tutelle, Abdelkader Amara, aurait en effet adressé au chef du gouvernement un rapport détaillé sur ce qu’il considère comme des dysfonctionnements dans la gestion du département de l’Eau, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 3 septembre. D’après le journal, le ministre aurait même conclu son rapport par une proposition de supprimer ce département et de démettre la secrétaire d’Etat.
C’est que, explique Al Massae, avant d’en arriver au point de rupture, les relations entre le ministre Amara et la secrétaire d’Etat étaient, pour ainsi dire, très tendues. Cette dernière a reproché à plusieurs reprises à son ministre de vouloir la réduire au statut de «simple haut fonctionnaire» au sein de son ministère, ajoute le quotidien. Plus encore, Afailal aurait elle-même menacé de démissionner, dès qu’elle a eu vent du projet de supprimer son poste, mais on l’en aurait dissuadé, souligne Al Massae.
Les choses auraient pu en rester là, d'autant que la direction du PPS est intervenue auprès du chef du gouvernement, en vue de trouver une issue à cette situation. Or, sans attendre l’arbitrage du chef du gouvernement, la secrétaire d’Etat s’en serait remise, croit savoir Al Massae, au ministre de l’Intérieur et à certaines personnalités dans l’entourage du Palais. Ce qui aurait vexé le chef du gouvernement qui estime que le secrétaire d’Etat a dépassé les limites. Il faut dire, précise le quotidien qui cite des sources proches du dossier, qu’El Othmani a bel et bien échoué dans sa mission d’arbitrage.
Maintenant que la décision de supprimer le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de limoger la titulaire du poste a été prise sans que le PPS n’en ait été informé à l’avance, ce sont les relations entre les deux partis, le PPS et le PJD, qui sont en crise. Une situation qui pourrait également affecter la majorité gouvernementale, puisque certains dirigeants du PPS commencent à envisager sérieusement le scénario d’un retrait du PPS du gouvernement.
Par ailleurs, le chef du gouvernement est aujourd’hui la cible de critiques virulentes émanant d’une aile de son parti qui conteste justement la manière dont il a géré cette affaire de suppression dudit secrétariat d’Etat. Cela dit, le chef du gouvernement se trouve également dans une situation embarrassante vis-à-vis du PPS, n'ayant plus aucun argument à avancer quant aux motivations qui l’ont poussé à supprimer le poste, souligne le journal. Or, les amis de Benabdallah attendent de lui davantage d’éclaircissements sur le sujet.