Le limogeage surprise de l’ancien ministre de l’Economie et des finances ne manquera pas d’être suivi de quelques secousses au sein du RNI. Certains dirigeants du parti qui aspirent à remplacer l’ancien ministre se sont déjà lancés dans une guerre sans merci pour accéder au poste, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 6 août.
Pour le quotidien, la gestion des suites de ce limogeage indiquera surtout le degré d’ancrage des pratiques de la démocratie interne au sein du parti. D’une part, le parti de la Colombe aura à démontrer la maturité au cas où le remplaçant de Boussaid devait être désigné au sein de la formation. D’autre part, il devra s’expliquer sur l’autonomie de sa décision et sur son indépendance si le remplaçant devait être choisi hors des rangs du parti.
En attendant, le parti doit avant tout gérer les ambitions de ses dirigeants. Citant des sources au RNI, le journal évoque, dans ce sens, comme potentiel successeur, l’actuel ministre du Commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy et les deux anciens ministres Anis Birou, chargé des MRE dans le gouvernement Benkirane, et Moncef Belkheyat chargé de la Jeunesse et des sports dans le gouvernement d’Abbas El Fassi.
Cependant, note le journal, alors que la balance penche en faveur de Moulay Hafid Elalamy, d’autres personnalités sont également citées. Il s’agit, entre autres, de l’ancien wali de Casablanca et actuel patron de la Direction générale des collectivités territoriales, Khalid Safir, du directeur du Budget au ministère et président de la FRMF, Faouzi Lakjaâ, ainsi que du chef du groupe parlementaire RNI/UC, Taoufik Kamil, qui sont présentés comme les plus qualifiés pour le poste et qui pourrait être désignés au nom du parti.
D’autres personnalités ont également été évoquées, mais qui seraient désignées en tant que technocrates, à leur tête l’actuel PDG de l’OCP, Mustafa Terrab. De toutes les manières, souligne Assabah, le RNI ne s’attendait pas au limogeage de l’un de ses ministres. Les ministres du parti ne se considéraient en effet pas comme directement concernés par le programme d’urgence annoncé lors du dernier discours du Trône et qui porte essentiellement sur les secteurs sociaux, notamment la santé, l’enseignement et la solidarité sociale.