Anass Doukkali n’est nullement intéressé par le poste de secrétaire général du PPS, en remplacement de Nabil Benabdallah qui en est à son troisième mandat à la tête du parti, soit plus de onze ans. C’est l’ancien, et éphémère, ministre de la Santé qui l’affirme dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayyam publiée dans l'édition actuellement en kiosque. Pourtant, ses dernières sorties médiatiques et ses rencontres avec des figures de proue de sa formation pourraient bien trahir une éventuelle ambition pour le poste. Ce n’est manifestement pas le cas.
De même, cet ancien député, élu sur la liste nationale, n’a pas non plus l’intention de quitter le parti. Au contraire, insiste-t-il, le combat qu’il s’est fixé avec d’autres cadres et militants, c’est de faire à nouveau du PPS un espace démocratique ouvert au débat et où les divergences d’opinion sont tolérées et acceptées. Ce qui, d’après lui, explique ses récents contacts avec des membres du bureau politique, mais aussi du Comité central. Quant à sa relation avec le secrétaire général, elle est rompue depuis longtemps. Ce n’est donc pas un mystère si sa demande d’accréditation pour se porter candidat à Rabat n’a pas trouvé de suite.
Pourtant, dit-il, il est bien placé pour briguer un siège au conseil communal de la capitale, lui qui fut membre de ce conseil pendant douze ans et membre du conseil préfectoral durant six années. Il s’estime donc bien placé pour briguer un mandat local. Au lieu de cela, Anass Doukkali a même fait l’objet, sans être cité nommément, d’un communiqué du parti indiquant qu’il en a été exclu. En réalité, explique-t-il, ce communiqué ainsi que celui d’octobre 2019, n’engagent que leur auteur et n’ont aucune valeur juridique. Quant à lui, et contrairement à ce que disent ces deux documents, il se considère toujours membre actif du PPS et de son Comité central. Il ne s’est jamais exclu du parti, même s’il a quitté le bureau politique.
Ayant été lui-même élu sur la liste nationale des jeunes en 2011, Anass Doukkali est revenu non sans amertume sur la situation des jeunes au sein de sa formation. Leur rôle se limite à faire le «coursier», regrette-t-il. D’ailleurs, souligne-t-il, le parti a toujours défendu une liste nationale pour les cadres en lieu et place de celle réservée aux jeunes de moins de 40 ans, qui vient d’ailleurs d’être supprimée. Bref, en l’absence d’une véritable démocratie interne qui favorise le renouvellement des élites, les jeunes doivent se contenter pour le moment de meubler l’espace partisan et à de menus travaux, notamment logistiques, lors des congrès et des campagnes électorales.
Cette situation vaut manifestement dans plusieurs autres partis, ce qui amène cet ancien membre du bureau politique du PPS à se demander quelles élites nos partis vont présenter pour les prochaines élections. Il se demande également s’ils sont vraiment capables de présenter des cadres capables de répondre aux attentes des citoyens d’aujourd’hui. Car pour Anass Doukkali, nos partis, du moins la plupart d’entre eux, ont fait montre d’une incapacité manifeste à prendre des initiatives, notamment durant la période de la crise sanitaire.
Les forces démocratiques et progressistes, souligne-t-il, ont perdu de leur éclat avec le temps. Elles ne sont plus aptes à relever les défis actuels de l’histoire de notre pays. Quant à l’islam politique, les solutions simplistes qu’il propose se sont vite révélées inopérantes une fois confrontées à une réalité aussi complexe que difficile.