Les syndicats promettent un début d'année houleux à El Othmani

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Revue de presseKiosque360. Dès le début de 2019, le gouvernement devra faire face à la colère des syndicats. L’Union marocaine du travail, la Confédération démocratique du travail et d’autres syndicats viennent d’annoncer la couleur en brandissant l’arme des protestations. Grèves, sit-in et marches sont prévues.

Le 28/12/2018 à 19h05

Le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani entame l’année 2019 sous de mauvais auspices sur le plan social. En effet, la suspension du dialogue social a provoqué la colère des centrales syndicales qui sont montées au créneau.

Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du week-end des 29 et 30 décembre, l’Union marocaine du travail (UMT) vient d’annoncer que l’année 2019 démarre sous «le signe des protestations, des grèves, des sit-in et des marches régionales et nationales».

C’est d’ailleurs le conseil national de cette centrale syndicale qui a déclaré, jeudi, que le mois de janvier de l’année prochaine sera celui des mouvements de colère, précisent les sources du quotidien. Cette décision du conseil national a été inspirée par le discours du secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, qui a présenté un diagnostic sur la conjoncture politique et la situation sociale et économique générale du pays.

A ce propos, Moukharik a mis en garde le gouvernement contre la dégradation du niveau de vie des différentes couches sociales et du pouvoir d’achat, la pression, la précarité de l’emploi, la hausse du chômage, l’augmentation des prix et la violation des droits des retraités et des libertés syndicales. Bref, Moukharik a dressé un tableau noir de la situation, imputant la responsabilité de cette dégradation au gouvernement.

Dans le même sens, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui aborde le sujet dans son édition du week-end, affirme que les syndicats affutent leurs armes, annonçant un début d'année plutôt chaud. En plus de la colère de l’UMT, la Confédération démocratique du travail (CDT) a également mis au point un planning de ses mouvements de colère. Ainsi, le 11 janvier, les ouvriers de la centrale syndicale comptent organiser une marche en voiture en direction de Tanger, en guise de protestation contre «la violation systématique des libertés syndicales», la suspension du dialogue social et l’absence de volonté politique, précise le quotidien, citant une réunion tenue lundi par la centrale syndicale.

La colère contre la politique du gouvernement a été également exprimée par trois syndicats de l’enseignement (la fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, la fédération libre de l’enseignement et la fédération nationale de l’enseignement), qui ont appelé à une grève nationale, les 2, 3 et 4 janvier, suivie d’un sit-in devant le siège du ministère de l’Education nationale à Rabat, le 2 janvier, et d’une marche au Parlement.

Ces syndicats revendiquent la régularisation de la situation administrative des titulaires de diplômes supérieurs par la promotion et le changement de statut. Une réunion, prévue le vendredi 28 décembre entre le ministère de tutelle et les secrétaires généraux des syndicats concernés, a été reportée sine die. L’année démarre ainsi par la colère à tous les niveaux.

Par Mohamed Younsi
Le 28/12/2018 à 19h05