Le PJD a, certes, dû accuser le choc de sa défaite cuisante aux élections. Mais le voici qui revient en force pour défendre son idéologie, une idéologie basée sur l’instrumentalisation politique de la religion et ayant pour but d’attirer de nouveaux adeptes et certains courants islamistes non reconnus. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 21 décembre, que ces courants s’activent dans des lieux de culte qui ne sont ni contrôlés par les autorités, ni encadrés par les imams du ministère des Habous et des affaires islamiques.
Ahmed Toufiq, ministre de ce département, a d’ailleurs décidé de fermer définitivement ces salles de prière informelles en attendant, dit-il, qu’elles soient remplacées par des mosquées structurées. Le ministre a déclaré au Parlement que ces salles de prière n’avaient pas été ouvertes par son département et qu’elles seraient remplacées par des mosquées répertoriées dont on connaîtra les horaires, les programmes, ainsi que les personnes qui les fréquentent. Une annonce qui a suscité l’ire du PJD qui considère cette décision comme une «restriction de la pratique des rites religieux».
Le député islamiste Abdessamad Haiker a indiqué que la fermeture de salles de prière dans des quartiers populaires où il n’y pas de mosquées avait provoqué le mécontentent des fidèles. Ce sont les plus âgés qui en pâtissent, dit-il, parce qu’ils ne peuvent pas se déplacer. Le quotidien Assabah rapporte que ce député a souligné, dans une question adressée au gouvernement, qu’il était impossible de construire des mosquées dans ces zones à cause de problèmes liés au foncier, à l’urbanisme et aux plans d'aménagement. Un autre parlementaire a dénombré la fermeture de 47 salles de prière informelles dans le seul quartier de Derb Sultan, à Casablanca.
Le ministre Ahmed Toufiq a, contrairement à ses habitudes, répondu d’un ton sec et ferme aux parlementaires qui contestaient sa décision, provoquant ainsi un début de polémique dans l’enceinte parlementaire. Il a indiqué, par ailleurs, que certaines salles de prière seraient exceptionnellement ouvertes pendant le ramadan, en coordination avec les autorités locales de Casablanca, pour suppléer à l’encombrement des mosquées. Mais, dit-il, elles seront fermées illico presto à la fin du mois sacré, pour éviter le chaos régnant dans ces lieux de culte qui ne répondent pas aux normes en vigueur.