Le roi Mohammed VI préside à Casablanca la troisième causerie religieuse

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Le roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné du prince Moulay Rachid et du prince Moulay Ismail, a présidé, ce vendredi au Palais royal de Casablanca, la troisième causerie du cycle des causeries religieuses organisées à l'occasion du mois sacré de ramadan.

Le 25/05/2018 à 21h00

Cette causerie a été animée par le professeur à l'université Al-Qassimiya de Gujarat en Inde, Muhamad Arshad Bin Ahmad al-Qassimi, sous le thème «Les efforts des musulmans d'Inde au service du Hadith», à la lumière du verset coranique: «Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s'instruire dans la religion, pour pouvoir à leur retour avertir leurs peuples afin qu’ils soient sur leur garde».

Au début de cette causerie, le conférencier a fait remarquer que l’expérience des oulémas indiens dans la préservation du Hadith, en tant que deuxième source de la chariaâ, démontre la capacité de l’Islam à résister aux épreuves du temps et à s’adapter en permanence à son environnement.

L’Inde, pays peuplé de 160 millions de Musulmans et berceau de plusieurs civilisations et empires, a vu naître quatre religions, dont l’hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme, et a également accueilli à bras ouverts, durant le premier millénaire, quatre autres religions dont le judaïsme, le christianisme et l’islam, a-t-il ajouté.

Il a relevé que l’Islam a été bien accueilli en Inde, pays où cohabitent plusieurs ethnies fermées sur elles-mêmes, en raison des valeurs prônées par cette religion qui accorde les mêmes droits aux musulmans et aux adeptes des autres religions, précisant que les musulmans ont ouvert les villes aux individus qui étaient marginalisés et qui n’avaient pas les mêmes droits, ce qui a entrainé l’adhésion d’un grand nombre de personnes de la classe moyenne à la religion musulmane.

La pénétration de l’islam en Inde a été également facilitée par la bonne conduite observée par certaines confréries soufies comme le chichtya qui a tenu à faire participer les hindous à la vie des musulmans avant même de se convertir à l’islam, a expliqué le Pr Ahmad al-Qassimi qui a fait remarquer que les oulémas musulmans d’Inde ont réussi à trouver l’harmonie et le bon équilibre entre les différents courants et philosophies ayant traversé le pays depuis le 6e siècle de l’hégire.

Après l’installation du pouvoir britannique, a-t-il noté, d’aucuns ont cédé aux sirènes de l’occident et succombé aux charmes de sa langue et de ses sciences, alors que d’autres ont refusé le fait accompli en considérant que l’acceptation de langue de l’occident équivaut à la soumission à son pouvoir.

A cette époque, a-t-il dit, les musulmans ont fait face à des conditions difficiles et commencé à nourrir des craintes sur l’avenir de leur religion en Inde, avec comme conséquence l’exode de plusieurs oulémas et intellectuels musulmans laissant le champs libre aux missionnaires dans les campagnes et les villes pour appeler les gens à rejoindre la religion chrétienne.

La riposte des musulmans à cette situation s’est manifestée par un large mouvement de création d’écoles coraniques pour l’enseignement des sciences de la religion et du hadith en particulier, a affirmé le conférencier, ajoutant que ces écoles, gratuites et ouvertes devant toutes les couches de la société sans aucune discrimination de couleur, de sexe, de religion ou de couche sociale, inculquaient aussi les sciences modernes, ce qui a permis aux enfants des familles pauvres de recevoir un enseignement gratuit.

Le Pr al-Qassimi a attiré l’attention sur le fait que le problème de l’enseignement de l’Islam en Inde ne tient pas tant à la prise en charge des frais de scolarité mais au respect du principe de la laïcité prévu par la Constitution du pays, puisque les cursus et les programmes scolaires dans les écoles publiques transgressent ce principe en prenant la défense de la religion majoritaire, sachant que ces écoles accueillent également les enfants de plusieurs religions dont les musulmans.

Les musulmans et lauréats de ces écoles, qui considèrent que l’Inde est aussi leur patrie, ne cessent de réclamer la réforme de ces programmes scolaires de façon à préserver le caractère laïc de l’Etat et de l’enseignement public conformément aux dispositions de la Constitution du pays, a-t-il assuré.

Le conférencier a souligné qu’en dépit des difficultés rencontrées, les universités et écoles islamiques en Inde sont conscientes de l’importance de leur noble mission, à savoir la vulgarisation de la science et des préceptes de l’islam et l’enseignement des sciences de la chariaâ et de la langue arabe.

L’expérience des oulémas en Inde est une grande richesse qui est à la disposition de tous les musulmans, en particulier dans les contrées où les musulmans sont soumis à la discrimination et doivent en conséquence préserver leur identité et leurs valeurs, a-t-il noté.

Le Professeur a salué la haute sollicitude dont le Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, entoure la religion et les écoles et instituts d’enseignement des sciences religieuses, précisant que les oulémas indiens apprécient à sa juste valeur cet intérêt éminent du Maroc pour la religion.

Il a rappelé, dans ce cadre, que feu SM Mohammed V a combattu le colonialisme par la préservation de ces écoles de par leur rôle mobilisateur, et par l’encouragement des Marocains à rester attachés à leur religion, aux préceptes de l’islam et à la tradition du Prophète Sidna Mohammed, que la paix et le salut soient sur Lui.

En conclusion, le conférencier a affirmé que l’attachement au hadith en Inde a permis non seulement de pérenniser l’attachement des fidèles à leur religion mais aussi de préserver l’identité islamique et l’existence des musulmans dans ce pays.

A la fin de cette causerie, le roi, Amir Al Moumnine, a été salué par les Pr. Abdelkader Cheikh Ali Ibrahim, ministre d’Etat du ministère de la Justice et de la magistrature et président de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, antenne de la Somalie, Youssef Abdurrahman Nzibou, président du conseil supérieur des musulmans du Kenya, Ousseini Ismail Oussi, président du Conseil supérieur des affaires islamiques de la République du Gabon et président de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, antenne du Gabon, Mamadou Ouri Baldé, secrétaire général de la Ligue nationale de la Tijanya en Guinée Bissau et président de l’antenne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Guinée-Bissau.

Le souverain a été également salué par les Pr Mohamed Lahlou Ahmed Nour, mufti général de la République du Tchad et membre de l’antenne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Tchad, Mohamed Bitchovitch, enseignant des études islamiques à l’université Novi Pazar en Serbie, Abdullah Ben Ali Salem, ancien président du conseil constitutionnel en Mauritanie, Aziz Hassovitch, président de la machyakha islamia en Croatie, Salah Nday, imam et prédicateur et président de l’antenne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Centrafrique, Fassidikisso Mahouro, président de l’institution caritative tijanya en Côte d’Ivoire et membre de l’antenne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Côte d’Ivoire, Jimou Ahmed Rijima Tovitch, président des imams à Bodjourista à Monténégro, Mouhieddine Janidi Achmaoui, président du conseil des oulémas indonésiens, et Abdelkader Mandela Maliki, président de l’antenne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Afrique du Sud.

Le 25/05/2018 à 21h00