Selon certaines sources, la majorité gouvernementale devrait tenir, prochainement, une réunion ayant pour objectif principal de mettre de l’ordre dans une maison qui brûle. Les directions des partis devraient, de prime abord, accorder leurs violons pour mettre fin aux joutes verbales qui minent leur coalition. L’ordre du jour comprend aussi la discussion et l’élaboration d’une vision du modèle de développement qui sera soumise à la commission royale et à d’autres organes constitutionnels. Les leaders de la majorité devront, par la suite, aborder le scénario d’un remaniement ministériel élargi où il est question de supprimer 11 secrétariats d’Etat et d’intégrer les ministres délégués dans des grands ministères. Un scénario qui a été reporté au mois d'avril pour permettre aux ministres d’exposer leurs bilans de mi-mandat gouvernemental, afin qu’ils soient évalués. Une façon, dit-on, de ne pas faire offense aux ministres en disgrâce, dont certains n’ont pu mettre en valeur leurs réalisations. Quant aux ministres qui n’ont fourni aucun effort tangible, ils seront évidemment démis de leurs fonctions. Dans les coulisses des partis, à Rabat, certains leaders se disent prêts à sacrifier les ministres qui n’ont pas obtenu les résultats escomptés.
Le quotidien Assabah cite, dans son édition du mardi 5 février, le nom de Mohamed Yatim, ministre du Travail et de l’insertion professionnelle. Le dirigeant du PJD a, en effet, échoué dans sa mission de signer une convention collective avec les centrales syndicales et le patronat. Et c'est le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, qui a pris la relève pour mener le dialogue social. Autant dire que les syndicats ont refusé de s’asseoir à la même table que Yatim, alors qu’il était l’un des leurs quand il était secrétaire général de l’UNTM, l’aile syndicale du PJD. Le deuxième membre du gouvernement à être sur la sellette n’est autre qu'Anas Doukkali, le ministre de la Santé. Curieusement, il a été beaucoup plus malmené par ses alliés, les parlementaires de la majorité, que par ceux de l’opposition. Outre son échec dans la gestion du système sanitaire, Doukkali est mis à l’index pour n’avoir pas anticipé l’arrivée de la grippe porcine. Il a omis de mettre sur le marché le stock de vaccin nécessaire dès octobre dernier, avant la propagation de cette épidémie.
Toujours dans la perspective d’un prochain remaniement ministériel, il est question de démettre de ses fonctions Mohamed Laaraj, le ministre de la Culture et de la Communication (MP). Ce dernier, qui trouve beaucoup de difficultés à gérer ces deux secteurs pourrait, dans les meilleurs des cas, être déchargé de celui de la communication. Il en va de même pour Mohamed Benabdelkader, dirigeant socialiste et ministre chargé de la réforme de l’administration et de la fonction publique. On lui reproche de n’avoir pas pu assurer la réunion du Comité national de lutte contre la corruption, après les insuccès des projets anticorruption dans diverses administrations. Parmi les éventuels partants, on trouve aussi Mohamed El Gharras, le secrétaire d’Etat à la formation professionnelle, qui n’a pas réussi à élaborer le plan tant attendu pour ce secteur.
Parmi les 11 secrétaires d’Etat qui figurent dans la liste des partants, on recense 4 PJDistes, 3 RNIstes, 1 socialiste, 1 du MP et 1 de l’UC. Il s’agit de Mohamed Najib Boulif, Mbarka Bouaida, Jamila El Moussali, Hammou Ouhelli, Fatna El Kihel, Khalid Samadi, Mohamed El Gherras, Rkia Derham, Lamia Boutaleb, Othman El Ferdaous et Nezha El Ouafi.