Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été admis en urgence, jeudi 13 novembre, dans une clinique de Grenoble, révèle une source policière française, en affirmant ne pas être en mesure de préciser la pathologie dont est victime le président algérien. L’hospitalisation du dirigeant, dont l’état de santé vacillant suscite la polémique depuis 2005, ravivée en 2014 suite à sa réélection pour la quatrième fois au poste de président, a été démentie dans un premier temps par des sources au Palais El Mouradia. Révélée par Le Dauphiné, puis recoupée par d’autres médias français auprès de sources policières, la nouvelle de cette hospitalisation a été confirmée.
Seul mystère, la pathologie pour laquelle le président Bouteflika, 77 ans, a été cette fois hospitalisé. Seule clef, son bulletin de santé révélé suite à son admission en urgence, en 2013, à l’hôpital Val de Grâce, à Paris, faisant état d’une «petite attaque cérébrale». Mais les ennuis de santé du président ont commencé depuis novembre 2005, année à laquelle il avait été opéré d’un ulcère à l’estomac. De nouvelles hospitalisations avaient suivi en 2006, 2011 et surtout en 2013 où son état de santé s’est visiblement détérioré en raison d’une «attaque cérébrale» à laquelle il a survécu, restant à moitié paralysé. Sa nouvelle hospitalisation, en cette fin 2014, relance sérieusement les inquiétudes quant à l’avenir de ce président qui détient le record de longévité à la tête de la république algérienne.
Algérie, vide sidéral au sommet de l’Etat
La question de la succession à Bouteflika est restée une «résolution sans cesse reportée», taboue en Algérie. Ce n’est qu’à la suite de sa «petite attaque cérébrale» que cette question a commencé à s’imposer sur la place publique, à la faveur de manifestations populaires organisées en avril 2014 pour contester la réinvestiture, pour la quatrième fois, d’Abdelaziz Bouteflika, relançant par la même occasion les inquiétudes quant à la capacité d’un président «en chaise roulante» et en poste depuis le 27 avril 1999 à diriger son pays.
Malgré le silence de chapelle officiellement observé sur la question de sa succession, deux clans se sont dernièrement manifestés pour croiser le fer par médias interposés. Il s’agit du clan de Saïd Bouteflika (frère du président) et celui du puissant général-major Tawfik, patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Une bataille que la rechute du président Bouteflika ne manquera pas de relancer, sur fond d’un ras-le-bol populaire généralisé.