Mauvaise nouvelle pour les séparatistes de l’intérieur vivant des subsides du Polisario. «Il n’y aura plus d’aide financière directe aux frontistes de l’Intérieur», apprend Le360 auprès de ses sources à Laâyoune. «Cette décision a été prise, hier, à Rabbouni, lors d’une réunion du secrétariat général du Polisario», révèlent nos sources, en expliquant que le Polisario avait coutume d’octroyer des subsides en espèces aux séparatistes vivant au Maroc, via son bureau basé à Las Palmas, aux Iles Canaries. Ces subsides, dont la distribution était placée sous la supervision directe du dénommé Omar Boulssan, -considéré comme étant le "monnayeur" des activistes du Polisario résidant dans les provinces sahariennes marocaines-, arrivaient à leurs bénéficiaires via des canaux de financement occultes.
En guise d’explication à cette décision, le Polisario aurait invoqué plusieurs motifs. Un, «l’absence de résultat». Depuis les tragiques événements de Gdim Izik de fin 2010, l’impact de l’activisme séparatiste à l’intérieur du Sahara marocain est devenu quasiment nul. Deux, le manque de «transparence dans la distribution de ces subsides». «Ces subsides étaient répartis sur la seule base des allégeances et des considérations tribales», constatent les sources de Le360, en ajoutant que les subventions octroyées par le Polisario étaient devenues une source de division.
Subsides en nature, l’autre forme de soutienEn lieu et place des subsides en espèces, le Polisario fournirait des aides en nature au profit des familles des «détenus d’opinion», notamment les personnes interpellées après les événements de Gdim Izik, qui avait fait 11 morts parmi les forces de l’ordre marocaines, et 36 morts sahraouis selon le Polisario. Premier bénéficiaire de cette nouvelle forme d’aide, la femme d’un certain Khalil.B, aujourd’hui en détention à la prison Zaki de Salé. Selon les sources de Le360, le Polisario aurait aidé la femme de ce détenu à acquérir, à Laâyoune, un immeuble de deux étages, aujourd’hui en cours de restauration. Face à ce nouveau développement, surgissent plusieurs questions: mais comment le Polisario arrive-t-il à financer, -en nature ou en espèces-, ces hors-la-loi ? De quelle manière les pétrodollars algériens parviennent-ils à être transférés vers les provinces sahariennes marocaines ? Les agences internationales de transfert d’argent ? Guerguerat, le poste marocain frontalier avec la Mauritanie ? Les séparatistes de l’intérieur habitués sans être inquiétés à faire des allers-retours entre Laâyoune, Alger, Madrid et autres Iles Canaries ? Une ou des failles qu’il est urgent d’identifier.