Les dirigeants du PJD menacent de rompre leur relation avec la majorité après que l’USFP, l’UC, le MP et le RNI lui ont tourné le dos lors du vote sur la nouvelle formule du quotient électoral. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 17 mars, que ces partis se sont rangés du côté de l’opposition, qui fut à l’origine de l’amendement de cet article dans les deux Chambres du Parlement. Selon certaines sources, les dirigeants du PJD sont déterminés à rendre la pareille aux partis de la majorité en mobilisant tous les organes du parti pour quitter le gouvernement, quelques mois avant la date des élections.
Néanmoins, le courant des ministrables récuse ces décisions qui pousseront nécessairement le parti à une confrontation directe avec l’Etat. Une éventualité que cherchent à éviter le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani et les ministres Mustapha Ramid, Aziz Rabbah, Abdelkader Amara et Mohamed Amekraz, ainsi que les anciens ministres Mohamed Yatim et Lahcen Daoudi. Ce courant considère que la position du PJD diffère de celle de l’Istiqlal quand il avait quitté le gouvernement de Benkirane ou de celle du PPS qui avait jeté l’éponge durant le mandat d’El Othmani sans que la majorité n’en soit, pour autant, affectée.
Le quotidien Assabah rapporte que c’est lors de la session extraordinaire du Conseil national, prévue samedi prochain, que le PJD va trancher sur son maintien ou son départ du gouvernement. D’autant que le parti islamiste a été fortement secoué par le gel de l’adhésion de Benkirane et des dizaines de dirigeants, ainsi que par certaines démissions. C’est ce qui ressort de la conférence de presse du président du groupe islamiste au sein de la Chambre des conseillers, Nabil Chikhi, qui indique que «le secrétariat général du parti n’a pas pris de décision définitive sur ce sujet. C’est en fonction du débat politique qui aura lieu lors de la session extraordinaire du Conseil national que nous allons déterminer notre position sur l’actuel gouvernement et notre participation ou non aux élections».
Le PJD espère toutefois que le Conseil constitutionnel lui donnera raison en annulant la nouvelle formule du quotient électoral. De son côté, le patron du parti, Saâd-Eddine El Othmani, a déclaré, lors d’une réunion tenue avec les militants à El Kelaa des Sraghna, que l’essentiel n’était pas d’être au gouvernement ou dans l’opposition; l’important est que le nouveau quotient électoral soit retoqué par tous les moyens juridiques car il porte atteinte à la démocratie.