En mauvais perdant, le PJD n’a pas laissé passer la récente nomination des membres du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Or, tout le monde le sait, en évoquant la composition du CSEFRS, la loi relative au Conseil précise bien qu’entre autres catégories de membres, figurent ceux des syndicats les plus représentatifs. En tout logique, et au vu des résultats des dernières élections professionnelles, le bras syndical du PJD n’en fait pas partie.
Or, écrit le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 24 novembre, la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, affiliée à l’UNTM, vient de contester la nouvelle composition du Conseil. Elle dénonce même une «mainmise des partis de la majorité gouvernementale» et accuse ces derniers de l’avoir exclue de ces nominations. Une exclusion que le syndicat islamiste juge aussi illégale que non moralement justifiée. Ce «règlement de comptes», poursuit le syndicat affidé au PJD cité par le quotidien, n’a pas lieu d’être dans un domaine aussi stratégique que l’éducation.
Pour le bras syndical du PJD, le gouvernement ne devrait pas exclure une tendance politique et idéologique présente dans la société et qui a prouvé son nationalisme et son attachement aux constantes de la nation, aux principes et à la pratique démocratiques. Fort bien. Mais il se trouve que cette requête n’a pas recueilli assez de voix pour lui permettre de prétendre à la représentativité, notamment à celle du personnel de l’enseignement.
Il faut dire que la fronde contre le CSEFRS ne se limite pas au syndicat islamiste, car le PJD lui-même, par la voix de son secrétaire général, conteste sa nouvelle composition. Lui aussi dénonce son exclusion. «N’y a-t-il pas dans notre parti un seul profil apte à faire partie de ce Conseil?», a martelé Abdelilah Benkirane lors d’une récente réunion interne de sa formation. Manifestement, souligne Assabah, le PJD n’a toujours pas compris qu’il avait été rejeté par les électeurs et que son projet avait été banni par la société.
Cela dit, rappelle le quotidien, les dix sièges réservés aux syndicats sont revenus aux six syndicats de l’enseignement les plus représentatifs, à savoir l’UMT avec deux sièges, la CDT également avec deux sièges, l’UGTM avec deux sièges aussi, la FDT également avec deux membres, et le SNESup et l’ODT avec un siège chacun. La composition du Conseil, poursuit le quotidien, comprend aussi 20 experts nommés par le Souverain, quatre représentants des deux Chambres du Parlement, deux de la majorité et deux de l’opposition, des membres du gouvernement, des représentants des élèves et des étudiants, ainsi que des représentants du patronat et de nombreuses institutions publiques.