Le Mouvement populaire (MP) va mal. La dernière réunion de son bureau politique a viré à la bagarre et les leaders de l’Epi en sont venus aux mains. Le comble est que le plus sage d’entre eux s’en est pris à l’un de ses opposants sous le regard passif des autres. Quant au vocabulaire utilisé, il est complètement étranger au champ politique et de surcroit à une réunion d’un bureau politique.
Le quotidien Assabah, qui se penche sur cette affaire dans son édition de ce mardi 7 août, affirme que le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, a menacé de donner un coup de poing à Mustapha Slalou, membre du bureau politique, lors de la réunion de l’instance exécutive du parti, qui a duré plus de cinq heures.
Les sources du quotidien ont précisé que Slalou avait vigoureusement critiqué la manière dont la commission préparatoire prépare le congrès national, soulevant l’ambiguïté de l’amendement de l’article 50 des statuts du parti. L’intervention de Slalou a été soutenue par Mohamed Moubdiî, qui ne cache pas ses ambitions de succéder à Mohand Laenser, à la tête du MP depuis trente-deux ans, Mohamed El Fadili, qui cherche à assurer son retour au bureau politique, et Mohamed Hassad, qui croit désormais à ses chances d’entrer dans la course après la suppression des conditions d’éligibilité, et bien d’autres qui craignent la mise en œuvre d’une tactique pour changer la direction du parti.
Les mêmes sources ajoutent que cette intervention a divisé le bureau politique en deux clans, mettant hors de lui le patron du MP, Mohand Laenser. «Je ne suis pas un ouvrier dans ta ferme», s’est révolté Slalou, en pointant du doigt Mohand Laenser. A ce moment, Said Tadlaoui, également membre du bureau politique, a pris la défense du secrétaire général du MP, s’en prenant à Slalou, qui a quitté les lieux. Joint au téléphone par le quotidien, Slalou n’a pas démenti les faits, affirmant que le conflit a été classé dès que Mohand Laenser lui a présenté ses excuses.
Toutefois, poursuit le quotidien, Slalou préserve ses droits de porter plainte contre Said Tadlaoui, qui a opté pour la force plutôt que pour le dialogue politique, a tenu à préciser Slalou. Voilà la couleur qu’annonce le Mouvement populaire pour l’organisation de son prochain congrès en septembre.