Un verrou juridique vient de sauter dans les statuts du Mouvement populaire. Au grand bonheur de Mohamed Hassad, ancien ministre de l’Education nationale emporté par le «séisme politique d’Al Hoceïma», mais qui compte revenir sur le devant de la scène en prenant les rênes du Mouvement populaire, selon plusieurs quotidiens arabophones de ce lundi 6 août.
Ainsi, Al Massae rapporte que la Commission préparatoire du 13e congrès du Mouvement populaire, réunie samedi dernier, a adopté la modification-suppression de l’article 50 des statuts du parti de l’épi. Cet article fixait les conditions d'éligibilité que doit remplir tout candidat au poste de secrétaire général. Et parmi ces conditions, il fallait obligatoirement être membre du bureau politique du parti depuis au moins un mandat entier.
Or, selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, ce n'est que récemment que Mohamed Hassad est devenu automatiquement membre du Bureau politique du Mouvement populaire grâce à son ex-poste de ministre de l’Education au sein du gouvernement El Othmani. N’ayant donc pas encore complété un mandat entier au sein de l’Exécutif du MP, l’abrogation de cette condition, samedi dernier, lui ouvre grandes les portes du secrétariat général, détenu depuis 30 ans par Mohand Laenser. Ce dernier ne peut plus se représenter, à moins d'une autre re-modification des statuts, puisque les mandats de secrétaire général sont devenus limités à deux seulement.
Dans une déclaration à Akhbar Al Yaoum, Said Ameskane, président de la Commission préparatoire du 13e congrès du Mouvement populaire, a affirmé que cette suppression de l’article 50, devenu article 27 des statuts du parti, «n’est pas faite pour faire plaisir à une personne en particulier, mais ouvre la voie à plus de 600 membres du parti au sein du Comité national et du bureau politique pour présenter leur candidature au poste de secrétaire général du parti». Ameskane précise aussi que quelque dix membres du Bureau politique actuel du MP sont dans la même situation que Mohamed Hassad, car ils n’ont intégré le parti que tout récemment.
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar rapporte que de nombreuses autres modifications ont été introduites aux statuts de la Haraka. Il cite à titre d’exemple le nombre des membres du Conseil national qui a été réduit de 600 membres actuellement à 450 seulement. Les présidents de communes n’y seront également plus membres de droit de par leur fonction. De même, 10% des sièges de membres du Bureau politique reviendront désormais, et à parité, aux femmes et aux jeunes adhérents du parti.
Mais toutes ces modifications devront encore recevoir l’onction du Bureau politique du parti de l’épi, qui leur consacrera prochainement une réunion cruciale. Ce sera aussi l’occasion de donner le feu vert, ou non, à la candidature de Mohamed Hassad au poste de secrétaire général, à quelque deux mois de la tenue du 13e congrès du parti.